30.5.08

Working boy


Comment faire durer deux heures une réunion qui aurait dû durer vingt minutes?



Solution très simple: faîtes-la à côté de la machine à café, devant un gigantesque écran plat diffusant le direct de Roland-Garros... Voila un après-midi très productif avant un week-end évidemment mérité. C'est épuisant de ne rien faire, et j'en suis le premier surpris. Cela doit être à cause de mon génie absolu, qui met mon cerveau en ébullition dès qu'on me donne un boulot à faire (tant et si bien que ça me prend un quart d'heure, pour un rendu exigé deux jours plus tard).

Et sinon, quand est-ce que je fais la même chose avec un salaire?

...

Tiens, bizarrement, là, y'a pas de réponse.

29.5.08

Culte and the City

Pfff, ça devient le fan-club de Sex and the city, ici. Limite on se croirait sur un blog de fille. Mais pour le coup, une dernière fois avant de vous laisser tranquille, je fais un débrief. Je prévenais il y a environ trois semaines que j’irais voir ce film avec circonspection: trop de marketing, trop d’exploitation du filon, inutilité d’aller chercher plus loin dans l'issue à donner aux aventures de Carrie Bradshaw et de ses copines, bande-annonce toute pourrie qui en dit trop et qui ne fait même pas envie… Bref, je ne suis pas allé au cinéma hier soir en espérant voir un chef d’œuvre. Cela tombe bien, ce n’est pas ce que j’ai vu.


Il y a le plaisir évident de retrouver les personnages, même si l’ambiance a un peu changé (en même temps, elles ont la quarantaine, maintenant, nos pintades new-yorkaises). Et une intrigue un peu plus profonde que ce que laissait supposer la bande-annonce. D'ailleurs, bonne nouvelle: ça parle d'amitié, certes, mais aussi de sexe. C’est déjà ça. En résumé, disons que j’ai passé deux heures fort agréables devant la saison 7 de Sex and the city, même si je continue de croire que ces nanas font des choix très discutables. On regrettera aussi le rôle totalement silencieux (pas une seule réplique!!) de Stanford, le pote homo bitchy de Carrie qui, certes, ne servait à rien dans l’intrigue, mais qui aurait au moins pu dire quelque chose! Les scénaristes ont dû consentir à le caser dans le film par pur racolage envers le public pédé, qui se serait peut-être vexé de la disparition de ce personnage récurrent. Mais franchement, quitte à être présent au casting, autant ne pas être remisé au fond du décor.




Cependant ce n’est pas vraiment de ça que je voulais parler.




Je sais depuis bien longtemps que Sex and the city est une série culte. A savoir une série qui a su générer de gros succès d’audience, une vraie réputation sur la durée (et même au-delà de son arrêt en 2004) et qui a eu un impact social et/ou culturel. Pour ce qui est de l’impact social de la série, je le situerais aux alentours de zéro : les femmes célibataires et sexuellement actives, ça n’a pas commencé à exister en 1998. Parler de cul avec des proches, non plus. Tout au plus, certain(e)s ne le toujours font pas, par pudeur, tandis que d'autres ont pris conscience du caractère amusant des conversations triviales, mais de là à dire que les tabous sont brisés et que la sexualité est plus libre et plus médiatisée depuis le lancement de Sex and the city, faut pas déconner non plus. Emmanuelle, Sharon Stone, Madonna et même Meg Ryan ont été là pour donner l’exemple bien avant Carrie et ses cops'.



En revanche, culturellement, et c’est là le signe distinctif de tout ce qui est culte, la série a généré une véritable communauté d’aficionados, dialoguant sur les forums au sujet des choix amoureux de Carrie, s’envoyant comme autant de private jokes les meilleures phrases cultes de Samantha, s’organisant des soirées DVD devant des épisodes déjà vus vingt fois… Quelle spectatrice de la série ne s’est jamais sentie identifiée, d’une manière ou d’une autre, à l’un des quatre stéréotypes sentimentaux que sont Samantha, Carrie, Charlotte et Miranda ? Et la question est la même chez les homos, destinataires eux aussi de la série (mais probablement, au début, de manière inconsciente chez les scénaristes). Par ailleurs, que celui ou celle qui connaissait Manolo Blahnik avant Carrie lève la main. Personnellement, je dois aussi à ces quatre gourdes mes quelques premières connaissances géographiques sur New York City, et même certains a priori que j'ai pu avoir lorsque j'étais sur place.




Tout cela pour dire que Sex and the city est une série culte, et que tout le monde le sait. Sauf que. Con comme je suis (j’suis con, des fois), je n’en ai vraiment pris conscience qu’hier soir. Et pour cause, des preuves se sont accumulées sous mes yeux. Trois quarts d’heure à faire la queue pour une séance déjà complète (heureusement qu’on avait réservé), au milieu d’un tas de greluches modasses, me rappelant les sept heures de queue faites pour ce cher Robbie Williams un matin de janvier 2003. L’impatience : "Pourquoi ça avance pas ? Y’a Sarah Jessica Parker qui roule une pelle à chaque spectateur à l’entrée, ou quoi?". Les grognasses, leurs copains pédés et quelques mecs hétéros métros, fonçant comme des furies à l’intérieur de la salle. Impossible d’entendre les pubs, tellement ça gloussait là-dedans. Et puis… Les lumières s’éteignent : hurlements. On se croirait à un concert de Mylène, à ceci près qu’au lieu de 80% d’homos et 20% de filles (à pédés?), on a exactement les proportions inverses dans le public. A l’écran, le logo de la Paramount apparaît : nouveaux hurlements (??). Le logo HBO apparaît : hurlements hystériques. Puis les rires qui fusent à intervalle régulier. La familiarité des scènes pour le spectateur à l'oeil exercé: Charlotte la coinços, Samantha qui n’a pas le droit de parler de cul à table, l’appartement si familier de Carrie, Vogue… On sanctuarise à mort, dans ce film. Le public présent ce soir est clairement constitué de ceux pour qui le film a été fait: des fans de la série. D’autres gens iront le voir, peut-être même des gens qui n’ont jamais vu un épisode, mais ce ne sera pas tout à fait pareil pour eux. A la fin du film, applaudissements. Pas vraiment justifiés à mon sens car, comme je l’ai déjà dit plus haut, ce n’est ni mieux ni moins bien que ce qu’on pouvait espérer d’une suite à la saison 6.


Mais on s’en fout, on n’est pas là pour faire la fine bouche ni pour voir l’oscar 2009 du meilleur film : on est là pour communier avec des personnes sur qui cette série a eu le même impact que sur nous. C’est l’hommage du cinéma, et bien évidemment l’exploitation commerciale, d’une série culte. Nous sommes tous là pour vouer un culte. A un souvenir agréable, pour certains. A une référence culturelle ultime, pour d’autres (car oui, il y a des fans hardcore, là, trois rangs plus loin, qui réservent un standing ovation à l’écran – lequel s’en trouve très flatté – pour le générique de fin). Un culte pour ainsi dire religieux en tout cas, où chacun a perçu l’histoire racontée à travers les yeux d’un érudit. Pas érudit de livres sacrés, mais érudit de chaussures, d’esthétique des lieux branchés, de science des dialogues entre copines : toute la mythologie (= les six saisons de la série) qu’il a soigneusement étudiée avant. Et au-delà du culte, nous sommes là pour ce sympathique sentiment de communauté, pour cette idée que, tous, nous avons déjà connu ces quatre femmes, et attendu de les revoir réunies à l'écran. Cela ne révolutionnera donc pas le cinéma, mais on aura passé un moment agréable de retrouvailles. Un plongeon supplémentaire dans la série, pour ressentir à nouveau ce plaisir, hélas disparu depuis longtemps, de découvrir un épisode qu'on n'avait jamais vu. Et, en ce qui me concerne, de Sex and the city – le film, je n’en attendais pas plus.
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PS: Pendant ce temps-là, à Baltard, Ycare se faisait éjecter par le public, comme prévu depuis environ deux mois. Comme quoi, on a bien fait de sortir: on n'aurait même pas été surpris.

28.5.08

C’est dingue, tout c’que t’achètes, c’est cul nu !

Imprégnons-nous, avant la sortie de Sex and the city – Le film ce mercredi, de l’ambiance greluche. Voila un leitmotiv culturel bien peu ambitieux, mais qui a au moins eu le mérite de justifier notre risible programme télé d’hier soir. Quatre mariages et un enterrement pour commencer. Je connais ce film par cœur, j’explose de rire avant chaque gag tellement je le vois venir. Et puis, il y a Kristin Scott Thomas, mon héroïne de toujours… Son ton pince sans rire et sa classe naturelle irradient le film, même si elle n’est qu’un personnage secondaire. "Scarlett, tu es aveugle, elle a l’air d’une immonde meringue", "J’ai été lesbienne une fois au lycée, pendant vingt minutes. Autant dire que ça ne compte pas", "Comment va tronche de cane?", etc. L’actrice la plus marquante de mes jeunes années, un peu la femme de ma vie!





Dans le même temps, Cacahuète décidait de sacrifier sa blonde toison (plus si blonde que ça) en s’étalant une coloration "blond naturel et chatoyant" sur le crâne. La délicate odeur d’ammoniac et de cheveux qui cramaient nous a flatté les narines pendant tout le film. Hélas, telle Samantha Jones ruinant ses poils pubiens pour cacher le fait qu’ils devenaient gris, Cacahuète a été trahie par la petite boîte


















A terme, nous dirons pour sa défense que Blondie, c'est has been depuis au moins 25 ans. Place à Roussie, donc!




Il n’en fallait pas moins pour profiter dans les meilleures conditions d’un bon gros épisode de Confessions intimes. Oui, on aime enchaîner les comédies niaises et les programmes intellectuellement plus exigeants, lors de nos soirées télé. On est un mollusque ou on ne l’est pas!




Comme à chaque fois, la misère intellectuelle de nos candidats au quart d’heure de célébrité était édifiante. Commençons par le début : Danielle, qui visiblement n’a qu’un seul T-shirt à se mettre sur le dos (organisons un Danielle-thon!), n’est pas du tout contente de la vie menée par sa fille Shanna, gogo danseuse. En même temps, quand on donne un prénom pareil à sa fille… Bon, bref. Au début, je me suis dit que Danielle était une vieille réac’ qui n’assumait pas le fait d’avoir élevé sa fille comme une future lofteuse. Il faut dire que, d’après la voix off, c’est elle qui a poussé sa fille à faire des défilés et du mannequinat dès son plus jeune âge. Rien d’étonnant à ce que, faute de percer, la nénette finisse par se tourner vers les métiers d’exhibition où l’on veut bien d’elle. Mais voila, une très fine analyse est proposée par la Une : Shanna a 25 ans et vit toujours chez sa mère, mais elle PREND SA VIE EN MAIN! A 19 ans, elle a rencontré un kéké qu’elle croyait être l’homme de sa vie et qui lui a fait pondre un môme. Et comme, depuis, leur histoire s’est terminée, elle s’est reprise en main en gagnant sa vie en freelance dans les boîtes et les bars. A ce moment là du sujet, je me dis : yes, go Shanna, prends-toi en main! En plus, Shanna, c’est une Vitaa, si on y réfléchit. Je la soutiens à fond. Danielle hurle, dès que sa fille revient de son shopping chez Pouffashop, des "C’est porno!", "T’as les fesses à l’air alors qu’il fait frais" et autres "C’est dingue, tout ce que t’achètes, c’est cul nu!". Phrase culte en devenir. Puis vient le fou rire assez irrépressible, lorsqu’une copine à peu près aussi vulgaire qu’elle déclare à Shanna qu’elle fait un métier dégradant et de mauvais goût, et qu’elle danse de manière trop provocante. Le poêle se fout du poêlon, je trouve, mais bon. Et peu à peu, je réalise surtout que Shanna entretient une situation parfaitement anormale : 25 ans, un job, mais toujours chez sa mère, baby-sitter pas chère pour son gamin, qu’elle ne prend même pas la peine de prévenir quand elle sort et qu’elle provoque en permanence en lui montrant ses shootings photo pour Pouf Mag…


Il y a un moment dans la vie, Shanna, où il faut: 1) couper le cordon, ou 2) faute de mieux, accepter que les parents chez qui on vit n’ont pas envie de nous mater en train de faire l’amour à un poteau métallique… Shanna ressemble à une ado de 15 ans qui provoquerait sa mère en exhibant sous ses yeux tout ce qui pourrait la gêner. Elle l’emmène même, pour des raisons qui demeurent obscures, à un enterrement de vie de garçon où elle s’effeuille complètement sur les genoux de mecs en rut. Danielle est effondrée, et décidément cette pauvre Shanna est une victime des préjugés. Mais voila, elle a 25 ans, un moutard dont sa mère s’occupe à sa place et une paye qu’elle claque dans des gaines en similicuir et des colorations dignes de Lova Moor. Au bout du compte, j’ai fini par prendre parti pour Danielle, qui se fait quand même légèrement entuber par sa fille sur ce coup. Sept mois plus tard, et grâce à l’intervention providentielle de la psy de l’émission, dont la coloration n’a rien à envier à celle de Shanna (et encore moins à celle de Cacahuète), mère et filles sont complices et se comprennent à nouveau. Danielle prend même la défense de sa fifille lorsque celle-ci se fait traiter de nana vulgaire sur Internet. La famille, c’est vachement beau.




Le deuxième sujet mettait en scène l’homme idéal. Philippe, individu bedonnant bénéficiant d’un fort seyant trou dans l’avant de sa dentition, est l’homme parfait. Il le fait même dire à tout le monde. Chez le coiffeur… euh, pardon, au coiffeur, s’approchant d’une cliente impressionnée par les caméras de l’émission, il lui demande : "Madame, vous me trouvez comment?". Elle, désarçonnée : "Euh…". Lui, pas démonté : "Plutôt sympathique, non?". Elle, aimable: "Euh, oui…". Lui, l'aidant à compléter : "Et marrant, mignon, bien habillé!…". Puis, se tournant vers le coiffeur : "Tu vois, y’a pas que moi qui le dis!". Bah si, mec, justement.


Si Philippe en restait là, ce ne serait pas bien grave, mais il a une bonniche et une gamine d’un an et demi, qu’apparemment il néglige. C’est pour ça que Confessions intimes se devait d’intervenir! En fait, Philippe est juste le roi des beaufs: le soir, il rentre chez lui pour s’enfermer dans une pièce où il joue au DJ, pendant que Bonnicha mange des nouilles devant la télé et que sa mioche essaye de dormir. Voir Philippe et son implantation capillaire défaillante dans une pièce de 12 mètres carrés, avec les spot lights et le micro pour crier "C’est chaud ce soir au Macumba", c’est probablement ce que j’ai vu de plus drôle dans la soirée d’hier soir. [Enfin, mis à part la coloration de Cacahuète qui n’avait finalement pris que sur l’arrière de sa tête…] Pendant ce temps là, Bonnicha pleure beaucoup parce que son kéké de Philippe sort en boîte sans elle, se prend pour un lover et s’intéresse plus à sa voiture qu’à elle. On sent qu’elle n’est pas loin d’ouvrir le gaz, la pauvre. En même temps, comme l’énonce sagement son compagnon clairvoyant, c’est à la femme de rester à la maison pour faire le ménage et s’occuper des moutards. "Quand je rentre, si je crache par terre, j’veux que ça fasse des ricochets". Classe. "Fuiiiiiis, Bonnicha!!!", avons-nous hurlé devant notre écran. Elle a dû nous entendre puisque le reportage nous apprend que, six mois plus tard, elle est partie avec sa gamine sous le bras, et que Philippe est beaucoup plus heureux sans elle : il a vachement plus de temps à consacrer aux femmes qui "sont toutes après [lui]" et à ses activités de DJ. Tout est bien qui finit bien, donc.




Avant de nous pieuter, nous nous sommes quand même attardés devant le troisième sujet : la grognasse maquée mais d’une jalousie maladive. Un grand classique de la maison, donc sans grand intérêt, mais qui avait au moins un argument pour nous retenir : ça se passait à Bordeaux. On peut donc vous affirmer que la prod’ a fait faire à nos tourtereaux des allers-retours pas du tout spontanés dans la rue Sainte Catherine pour mettre en scène leur engueulade en public. Notez que la jeune fille, que nous appellerons Grelucha, considère que si son mec croise dans la rue un individu de sexe féminin à moins de 20 mètres de distance, c’est qu’il la drague. Autant dire que le jeune homme, que nous appellerons Moudugenou, n’a pas souvent la paix lorsqu’il sort de chez lui. Le choix de ce pseudo, Moudugenou, est dû au fait que, par ailleurs, ce garçon se montre (par amour probablement) d’une tolérance assez impressionnante face à sa castratrice dulcinée. Une nouvelle analyse très profonde de la voix off nous apprend que Grelucha a passé la majeure partie de son enfance à errer de foyer en foyer, et que c’est pour ça qu’aujourd’hui, par peur de l’abandon, elle impose sa jalousie infernale à son malheureux amoureux. L’exemple édifiant : le couple reçoit une amie de Grelucha pour la soirée. A peine la demoiselle a-t-elle passé le pas de la porte que Grelucha lui saute dessus pour un contrôle de douane : "Ouvre ton manteau! T’as mis quoi, une jupe? Non, un pantalon…Bon, ok. Un peu décolleté ton top, mais bon, ça va. Tu aguiches pas mon mec, ok, espèce de piège à hommes/chiennasse lubrique!!". La copine est donc super à l’aise, d’autant que, finalement, elle n’est autorisée à enlever son manteau qu’une demi-heure plus tard lorsque, au bord de la syncope, elle demande l’autorisation de ne pas mourir de chaud. Voyant que Moudugenou parle à sa pote, Grelucha, décidément possédée par l’Antéchrist, lui assène un "Tu pourrais me regarder moi, quand tu lui parles à elle ! Moi j’suis ta copine, elle c’est rien". Grelucha entretient bien ses relations amicales, et ne semble pas avoir conscience du fait que, ce faisant, elle crée entre son amoureux et sa copine une connivence qu’ils n’auraient jamais eue autrement. Plus tard, alors qu’elle s’apprête à sortir avec son allumeuse de copine, Grelucha enferme Moudugenou dans l’appartement et prend plein de précautions avant de partir. Elle planque les magazines télé (non, pardon, les "livres") dans la chambre fermée à double tour, afin que son copain ne se masturbe pas sur des photos obscènes de Valérie Damidot. Elle lui bloque son téléphone portable, afin qu’il n’appelle pas les sal*pes en chaleur qui lui courent après (dont elle a de toute façon effacé toute trace dans son répertoire). Moudugenou trouve que "c’est lourd". Perso, j’aurais profité de l’absence de Grelucha pour me barrer et ne jamais revenir, mais bon… Moudugenou est un peu mou du genou.



Heureusement, la psy de l’émission, toujours aussi artificiellement blonde, reçoit les tourtereaux en consultation express à l’hôtel Ib*s de la gare. Après une analyse approfondie du cas de Grelucha, elle prescrit une thérapie de choc : la jouvencelle se rend au jardin public, où elle abandonne en pleurant un ourson en plastique, symbole de son passé douloureux. Abandonner un objet pour conjurer la peur de l’abandon, encore un mystère de la psychothérapie. Mais ça a l’air de marcher, puisque Grelucha tombe en pleurant dans les bras de Moudugenou, qui lui dit qu’il l’aime. C’est beau. J’aurais bien aimé voir ce qu’il advenait : 1) de l’heureux couple, très certainement reparti comme en 40 depuis le tournage de l’émission, et 2) de l’ourson en plastique, probablement becqueté par les cygnes du jardin public…

27.5.08

Elevage de grognasses en batterie

Il y en avait des pintades au mètre carré ce matin à Paris 16.
Tu n'aurais pas su où donner de la tête mon petit Vinsh, limite tu aurais eu peur. Escarpins, petite jupe, chignons plaqués ...
A filer des complexes à la Geneviève et à ses Miss aux moeurs douteuses !
C'est donc vêtue de mes plus beaux atours de grognasse en chef que je me suis pointée à mon entretien. Mais il semblerait que tout Paris avait décidé de m'empêcher de me professionnaliser dans la noble profession d'hôtesse. Déjà la pluie ! Bah oui, et mon parapluie introuvable ... ça valait vachement le coup de squatter la salle de bain ce matin, je te le dis !
Mais je suis une fille forte, je brave donc la pluie, la ligne 13, les chaussées glissantes, l'heure qui tourne, les rues qui DEVRAIENT se trouver là, les regards des gros lourds en rut ... et me voilà arrivée.
Pendant un entretien collectif d'une d'heure et demie, tour à tour, chaque greluche a du remplir des questionnaires "administratifs" (à la con) tantôt en français, tantôt en anglais, des traductions, des lignes d'écriture manuelle. Je crois que je n'avais plus fait ça depuis la maternelle ! Lié et délié et hop, on recommence !
"You walk, you walk, you stop, you turn on your left, open the door ... and f**k off !" (merci Cacahuète, je crois que j'étais au top de ma forme anglicane !)
Et sommet de tout, à tour de rôle il a fallu venir se présenter et répondre à des questions dignes des meilleurs RH des UnitedStatesdel'Amerique.
"Oui ce boulot c'est ma passion, c'est toute ma vie, oui bien sûr j'adoooorree l'automobile, I like so much drink tea, j'aime rencontrer de nouvelles personnes et évoluer dans des environnements différents ...", j'en passe et des meilleures, de la dinde de premier choix, moi comprise. On eu droit à tout !
Une fois tout le monde passé (devant les autres évidemment), "deux dernières petites formalités": les photos et la liste des disponibilités.
Bon ok, je suis peut-être un peu aigrie (et un peu gaucho).
Je viens d'avoir la réponse par téléphone, pour ça ils sont rapides tu me diras.
Et bien je suis "trop" qualifiée pour faire ce job !
Morale de l'histoire (oui, il y a toujours une morale aux histoires, et oui les méchants perdent à la fin ...) :
Quand tu as un Bac+5, tu ne peux plus être "Bonne mais Conne" ... tu es juste "Moche et Conne" (bah oui, pourquoi tu t'es cassé le cul à faire des études pour rien, suffisait de sourire !)


Et pendant ce temps à Vera Cruz, il pleut toujours sur Mauresmo, et Sydney Pollack n'est plus.

26.5.08

Le guet-apens


Bon, la petite anecdote a dû parvenir aux oreilles de quelques uns des lecteurs de ce blog, mais faisons profiter les autres! Ma vie est tellement amusante…

Ce week-end, comme je suis un fils digne (qui se fait démonter la gueule quand il passe deux jours sans donner de nouvelles à sa mère, et à peu près la même chose lorsqu’il ne rentre pas toutes les trois semaines chez ses parents), j’étais au vert, en Seine-et-Marne. Je sais que ça vous fait rêver. Et vous avez bien raison, c’est vachement bien la Seine-et-Marne.

Comme je suis par ailleurs un fils conciliant, j’ai accepté d’aller dîner avec mes parents chez des amis à eux. Des gens très sympathiques au demeurant, mais j’ai parfois un peu de mal avec eux. Avec lui surtout. Elle, ça va, elle est rigolote. Mais lui, c’est plutôt le genre de ton oncle/cousin/pote à papa un peu relou, qui te sort toujours une bonne blague raciste à table et qui n’aime rien autant que se montrer au volant de sa Porsche. En règle générale, il faut que je me retienne de répondre dès qu’il ouvre la bouche, à part quand il m’adresse explicitement la parole, sinon je crois qu’il me trouverait franchement hostile. Mais comme je m’astreint à me taire en sa présence, je passe seulement pour un individu sinistre. Histoire d’apporter un peu de subversion à cette soirée réussie d’avance, je les ai tous mis devant l’Eurovision à l’apéritif, histoire qu’ils voient ce que c’est que la grande musique, ces incultes! Bon, résultat, ça a été réflexion pertinente sur réflexion profonde, du genre "elle est pas assez blonde pour une suédoise, celle-là!", "elle est grosse, elle devrait pas avoir le droit de participer" ou "c’est quoi ce basané? On n’a pas envoyé un basané, nous, si?"… Oui, c’est un de ces spécimens qui ne tolèrent pas que les gens soient gros ("l’autre jour, j’ai vu une grosse en robe de mariée, et bin il a pas de bol, le mari, mouarf"), ou noirs, ou maghrébins, ou vieux, et qui ne trouvent d’intérêt que chez les individus blancs (ou "français" - sic) de sexe féminin, âgés de moins de 25 ans et de préférence sexy. Inutile de dire qu’ils font partie des (très) nombreux amis de mes parents à qui on n’est pas supposés parler de mes mœurs dépravées.

Mais je m’égare. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce couple prépare, pour dans quinze jours, le mariage (évidemment bling bling) de leur fille. Il se trouve que je suis invité car je connais cette jeune personne depuis toujours : on a passé une partie de notre enfance ensemble, et on a même vécu sous le même toit. Pour marquer le coup et faire une surprise, une initiative beauf a été prise : trois adultes très proches de la mariée, dont ma mère, vont brailler "Oh Happy Day" à la fin de la cérémonie.
La version de Florent Pagny.
Dans une déco en fleurs exotiques.
Avec des robes bleues en satin…
Oui, tout ça.


Après le repas, légèrement éméchés, nos chanteurs commencent à répéter. Au bout d’une demi-heure, mes oreilles saignent toujours, bien sûr, mais je finis par les trouver touchants, à ne pas sortir une seule note correcte ni un seul mot en rythme. Je ne suis pas sûr que la mariée appréciera, mais il faudra bien admettre une chose : ils sont prêts à se couvrir de ridicule devant 300 personnes pour lui faire une surprise. Et ça, mine de rien, c’est beau.

C’est alors que… la mère de la mariée (oui, celle que je trouve rigolote, pour les deux du fond qui suivent) s’approche de moi avec ce que je crois être un uniforme de la DDE. Moi, émergeant de mon coma happyday-esque : "Groumpf ?". Elle : "Tiens, Vincent, c’est ta robe!". Moi, tombant de mon siège : "… Hein ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire??". Elle : "Bah oui, on t’a mis dans les chœurs!". Moi, le cul par terre : "… Hein ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?? (bis)".
Groumpf... Me mettre comme ça devant le fait accompli, sans sommation, c'est vraiment sympa.

Me voila donc, piégé par les obligations diplomatiques du statut d’invité au mariage, et vendu par mes propres parents, déguisé en employé de la DDE, à taper dans mes mains sur un pas chaloupé, en remuant silencieusement les lèvres "Oh when he washed… Oh happy day"...

Face à cela, cinq questions :

- Comment mes parents ont-ils pu me faire ça?? Ils ne me connaissent donc pas? Non seulement je ne sais pas chanter, mais en plus je suis le degré zéro de l'autodérision lorsque je suis devant des inconnus… Ils me jurent qu’ils n’étaient pas au courant de mon rôle de choriste. Mouais, et alors là, la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu.

- Pourquoi ai-je toujours l’impression qu’on ne m’écoute pas? J’avais pourtant clairement laissé entendre à toutes les personnes au courant de cette surprise (parents de la mariée compris) que je trouvais ça ringard (Florent Pagny… pfff) et ridicule (on pourrait tous passer aux inoubliables de la Nouvelle Star, tellement on chante bien). Comment ont-ils déduit de cela que je voulais participer ??

- Pourquoi les convenances nous imposent-elles de ne pas froisser les gens concernés par un mariage?? Parce que du coup, je crois que ma réprobation s’est vue, et qu’en plus je vais devoir jouer le jeu à fond pour ne pas les vexer…

- Est-il possible de simuler un malaise vagal juste avant l’entrée en scène ? Après tout, il y aura douze choristes. Il y a bien moyen que personne ne remarque mon absence si j’ai une excuse médicale. Non ?...

- Enfin, et si vraiment je n’arrive pas à échapper à mon sort de Carole Fredericks du pauvre (RIP), comment être présentable dans une robe en satin orange fluo qui ressemble à un tablier ?

C'est le défi super banga de la semaine! Rendez-vous dans moins de deux semaines pour la sortie nationale de ce film désormais très attendu : Un mariage et un enterrement (celui de ma dignité).

23.5.08

On se croit encore sur l'Equipe.fr, ici...

Ce matin avaient lieu les tirages au sort des tableaux féminin et masculin de Roland-Garros 2008. Donc, et comme promis, je me lance dans un long et fastidieux article sur le second tournoi du Grand Chelem de l’année, qui débute ce dimanche. C’est à peu près le seul moment où ma maniaquerie du tennis trouve de l’écho auprès de mon entourage, et du coup, quitte à me montrer lourd ici, j’en profite pour faire étalage de ma petite science et de mes prévisions. Côté femmes, d’abord, parce que je préfère en règle générale le circuit WTA, et que ladies first, quoi !




Donc, qui pour remporter la finale dame en 2008 ? Comme je le disais il y a quelques jours, la compétition est vachement plus ouverte cette année, du fait de l’absence de Justine Hénin, tenante du titre et récente retraitée du tennis. Il faut bien l’avouer, l’année dernière, j’ai suivi Roland-Garros de manière lointaine et blasée, déjà parce qu’en stage c’est difficile de suivre un tournoi de tennis, et ensuite parce qu’on savait déjà qui allait gagner avant même le début du tournoi : Hénin chez les dames, Nadal chez les messieurs. Du coup, rien d’excitant à voir avant la finale. C’est moche et consumériste de raisonner comme ça, mais je suis comme ça. Cette année, les choses changent, et une nouvelle jeune femme va être couronnée Porte d’Auteuil. Forces en présence :

Maria Sharapova : devenue numéro un mondiale grâce à la retraite de Justine Hénin, la poupée russe va arriver à Roland-Garros pleine d’ambition. Roland-Garros est en effet le seul tournoi du Grand Chelem qui manque à son déjà très prestigieux palmarès. Après une année 2007 pourrie par les pépins physiques, Sharapova, qui vient d’avoir 21 ans (p*tain, j’suis vieux), a réalisé un début d’année 2008 parfait : 3 titres dont l’Open d’Australie, 28 victoires pour 3 défaites. Elle part dans les favorites, mais la concurrence est rude. Par ailleurs, la terre battue n’est pas sa meilleure surface.




Bien que classée cinquième mondiale, Serena Williams fait figure de rivale sérieuse face à la russe. Elle aussi auréolée de trois titres cette année, elle a par ailleurs déjà remporté Roland-Garros en 2002. C’est la deuxième joueuse en grande forme de ce début d’année 2008, et elle aime les grands rendez-vous.



La troisième femme est assez logiquement la numéro deux mondiale, la Serbe Ana Ivanovic, déjà finaliste l’an dernier à Roland-Garros et cette année à l’Open d’Australie. Encore un peu tendre dans les finales de Grand Chelem où elle se laisse submerger par l’enjeu, elle peut aussi nous surprendre.




Les autres poursuivantes sont très motivées, notamment du côté russe (Elena Dementieva ma chouchoute, Svetlana Kuznetzova, Dinara Safina qui a fait sensation à Berlin il y a quelques jours à peine…), ainsi que de certaines cogneuses qui peuvent créer la surprise en se faufilant en finale (Venus Williams, Jelena Jankovic), mais cela devrait se jouer entre ces trois là. A moins que…




Une Française ? Hmmm, laquelle ? Amélie Mauresmo : la terre battue n’a jamais été sa surface de prédilection. Déjà que lorsqu’elle est en forme elle atteint rarement les huitièmes… Cette année, Mauresmo, mal remise depuis un an de son appendicite et de la crise de confiance qui a suivi, ne devrait pas faire de miracle Porte d’Auteuil. Sa spécialité, à Roland, c’est plutôt de se faire battre au troisième tour par une jeune révélation (Vaidisova, Safarova…). Attendons de voir ! Marion Bartoli : depuis la miraculeuse finale de Wimbledon l’an dernier, elle n’a pas vraiment confirmé. De plus, depuis début 2008, elle inquiète par son irrégularité et l’absence de résultat probant. Bartoli, feu de paille? L’année dernière, elle a été la seule française présente en huitièmes à Roland-Garros ; cette année, devenue numéro un française, elle est attendue au tournant. Reste l’espoir Alizé Cornet, surprenante finaliste à Rome la semaine dernière, et en pleine ascension depuis le début de l’année. Mais de là à dire qu’il y aura une française en finale cette année, je ne me mouillerais pas trop… Les autres Françaises devraient gicler assez vite avant la deuxième semaine, hélas.






Chez les hommes, globalement, la tension est focalisée autour des trois mêmes que d’habitude : Nadal, tenant du titre, Federer, numéro un mondial frustré que ce majeur lui échappe encore depuis tout ce temps, et Djokovic, numéro un à la Race grâce à son succès à l’Open d’Australie. Une fois de plus, il me paraît difficile d’imaginer un autre vainqueur que Nadal, même s’il m’énerve royalement. Toutefois, et très théoriquement, Nadal rencontrera Djokovic en demi-finale, et le serbe commence à inquiéter le majorquin. Federer, de son côté, bénéficie d’un tableau assez dégagé, avec potentiellement Gasquet en quart et Davydenko en demie. Deux joueurs qu’il maîtrise généralement bien. Autres prétendants à la finale, mais qui ont peu de chances de s’y glisser : Blake, Ferrer, Nalbandian… Mais quel que soit leur parcours, Nadal reste un roc, même s’il montre ces derniers temps quelques signes de doutes. La concurrence est, il faut le dire, plus intense que jamais face à l’homme à abattre. Il y a aussi Gustavo Kuerten, qui poursuit sa tournée d’adieu dans ce tournoi qu’il a remporté trois fois par le passé, mais ne rêvons pas (toujours pas un seul match remporté en 2008, c’est pas de la tournée d’adieu, c’est du chemin de croix!).



Côté français, ici aussi ce ne sera pas de la tarte. Richard Gasquet a le moral dans les chaussettes et aucun résultat satisfaisant depuis le début de l’année. Paul-Henri Mathieu fait le yoyo au classement depuis cinq ans et n’a jamais dépassé les huitièmes à Roland-Garros; toutefois, son début de saison est bon. Jo-Wilfried Tsonga n’a pas vraiment confirmé son bel exploit de janvier (finaliste à l’Open d’Australie), mais il reste à mon sens la meilleure chance française chez les messieurs. Les autres Français sont globalement mal barrés, puisque soumis dès les premiers tours à de grosses têtes de séries qui vont probablement les laminer...


Bref, c’est pas encore cette année que les Français vont partir favoris à Roland, mais au moins, beaucoup de perspectives sont ouvertes avant la finale. Finale qui, chez les dames, couronnera donc une nouvelle reine.

22.5.08

Le premier compliment

On l'avait déjà dit ici: un stagiaire, ça sert à rien, surtout si on n'a pas prévu de l'occuper. Bah ouais, l'est pas payé, on s'en fout qu'il soit débordé ou non. Je ne voudrais pas avoir l'air de râler tout le temps (moooooii?? 'vraiment pas mon genre), mais c'est vrai qu'encore une fois, niveau épanouissement personnel, mon stage, ce n'est pas encore ça. Au point que je me demande sérieusement si je suis prêt (ou pire, si je suis fait) pour le monde du travail. J'aurais peut-être dû rester chercheur qui cherche... Encore que, si j'en crois les rumeurs, cela ne consiste pas exactement à rester adolescent irresponsable toute sa vie. Dommage.

Bref, je voulais juste dire que décidément, peut-être parce que je ne prends pas assez les devants pour qu'on me donne du boulot, ou peut-être parce que ce secteur fonctionne vraiment comme ça, j'ai trois micro-crottes de travail à pondre par jour, qui généralement me prennent un quart d'heure chacune. Traduction, je passe environ 8 heures par jour à me fossiliser sur mon clavier, à errer sur la blogosphère comme une âme en peine. 'Tain, s'il n'y avait que lemonde.fr à lire, comment je me serais déjà petit-suissidé depuis des lustres, moi! Merci les blogs, hein!


Mais n'exagérons pas: j'ai des choses à faire. Je voulais un boulot où on me demande d'écrire, et je l'ai. Bon, parfois, c'est juste de la correction de fautes de frappe et de grammaire, et je songe sérieusement à envoyer des mails d'insultes aux rédacteurs derrière lesquels je passe, mais ce n'est pas tout. Je ne suis pas seulement une secrétaire cochonne, non non! La preuve, depuis deux jours, je rédige du contenu éditorial. Des fiches thématiques que vachement de gens vont lire sans jamais savoir qui les a écrites. Chouette, c'est justement pour ça que je suis venu! A un détail près...


Quelqu'un a déjà été payé environ dix fois mon salaire pour rédiger ces fiches. et comme il a fait un boulot de sagouin et qu'on n'a plus le temps, devinez vers qui on se tourne?


Bon, ok, ce n'est pas bien grave. Je ne vais pas prendre mon air de jeune vierge offusquée: oui, les stagiaires, ça sert à faire le boulot des salariés, mais sans le salaire. Grande découverte! Donc, cessons deux minutes de nous plaindre et profitons de cette magnifique occasion de se montrer lyrique et poétique... Car oui, je suis formidable avec les écrits commandés. La preuve? Aujourd'hui, j'ai eu mon premier compliment de ma supérieure: "Elle est géniale, ta fiche, t'écris vachement mieux que ******. C'est hyper agréable à lire!".


Que voulez-vous, c'est mon métier! Mon nom est Bond, Vinsh Bond. J'aurais du devenir prof de français, et écrire de mauvais livres à mes heures perdues. J'aurais fasciné mes élèves et semé l'émoi et le trouble parmi les innocentes lycéennes qui m'auraient trouvé trop beau gosse (les pauvres), et j'aurais trouvé ça très drôle. Ce n'est finalement pas ce qui est arrivé, au grand dam de ma pauvre mère qui y aurait vu une vocation plus noble, mais tout n'est pas encore perdu pour le néo-Stendhal du racolage écrit. C'est beau, j'en verserais presque une larme. Oui, ma maniaquerie de la langue m'ouvrira les portes de la reconnaissance, ce qui au demeurant est une perspective assez sexy. Et si ça ne vous fait pas encore rêver, alors prenez vous ça dans la face: à force de persévérance, j'ai pris du galon, et je suis peu à peu devenu le dictionnaire de synonymes officel du cinquième étage... Encore une victoire de canard. Et le premier qui se fout de ma gueule, je lui hurle "Donna Summer" dans les oreilles!

21.5.08

De l'art subtil d'imposer son programme télé aux autres

Quand je vois que l'on prend le risque de déraper vers des empoignades en évoquant des questions de santé publique, ici, je me dis: groumpf. Ne nous laissons pas aller à la morosité, et parlons de sujets qui fâchent moins! Tentons de parler d'une série télé fraîche et joyeuse, que j'ai déjà évoquée ici, et que j'apprécie (bizarrement). Ce soir, donc, je vais tenter un coup d'Etat à ma modeste échelle, en tentant de choper la télécommande avant les deux donzelles qui partagent mon toit. Je devrais réussir à les amadouer en leur collant leur Yann Barthès d'amour, avant de sournoisement leur cramer les neurones (et leur faire saigner les oreilles) avec la Nouvelle Star. Jusque là, les deux courgettes, qui sont à peu près aussi atrophiées du cerveau que moi en ce qui concerne la télé mainstream, devraient me suivre sans grande hésitation...

Mais c'est alors qu'interviendra la partie la plus ardue de mon entreprise de persuasion, celle qui nécessitera des qualités d'orateur et d'idéologues dignes d'un dictateur: suivez-moi, mes soeurs, sur la Une! Regardons New York Unité Spéciale! Il est généralement très difficile de les convaincre de rester assises devant deux épisodes d'affilée de cette série particulièrement anxiogène. Je ne comprends pas du tout pourquoi...


En même temps, en face, la concurrence devrait être assez facile à casser.


Fahrenheit 9/11: déjà vu, et de toute façon ça sert à rien de gueuler "honte aux républicains et à Bush", puisque c'est McCain qui va être élu en novembre (bravo les gens).


Manderlay: et vous voulez pas qu'on aille tous se pendre direct, pendant qu'on y est? De toute façon, ça aura déjà commencé depuis une demi-heure à la fin de la Nouvelle Star, alors ce serait du gâchis!


JF partagerait appartement 2: aucun intérêt, ça reprend exactement le même scénario que le premier, mais avec des acteurs de seconde zone que même moi je ne connais pas. Et puis, franchement, mater un film où une jeune gourdasse qui bosse en agence de comm' recrute une colocataire qui s'avère être une psychopathe aux instincts meurtriers... J'ai envie de dormir la nuit, moi! J'ai pas arrêté de regarder les crimes en série réels de Faîtes entrer l'accusé pour me mettre à psychoter au sujet des grognasses qui dorment dans la pièce d'à côté!


Non, non. New York Unité Spéciale, c'est très bien. Déjà, en termes de réalisme, on n'est pas chez Julie Lescaut, j'ai envie de te dire: personne n'est drôle ni sympa, ils ont tous une vie sociale de merde à cause de leur carrière (passée, je le rappelle, à traquer des violeurs/tueurs en série).


Deuxièmement: la valeur sociologique de la série. Ici, les flics, censés être les bons, ont une réelle ambivalence liée à leurs valeurs. Pro-peine de mort, incorruptibles mais prêts à tout pour épingler celui qu'ils considèrent comme coupable, ils se retrouvent souvent face à des fausses pistes, des boulettes, des sentiments de culpabilité qui interrogent les valeurs de la société américaine... tout en les renforçant, malheureusement, et c'est bien là le point noir de la série. Car à regarder New York Unité Spéciale, on a aussi l'impression que la justice ne triomphe presque jamais, que les criminels ont toujours un moyen d'échapper au chatîment... et que New York City est une ville où il ne vaut mieux pas vivre. New York City, ce symbole de l'Amérique "gauchiste" et multiculturelle: un nid de pervers!


Enfin, dernière motivation pour regarder, l'enjeu de plus en plus visible de la série: la tension sexuelle entre les deux héros. Autant, jusqu'à présent, la Une diffusait les épisodes dans un ordre aléatoire, qui permettait de voir les étonnantes variations de calvitie de l'inspecteur Stabler mais ne gênait pas outre mesure la compréhension. Mais désormais, le premier épisode de la soirée est un épisode de la saison 8, et ils se suivent d'une semaine à l'autre (bravo, TF1!). Or, enfin, dans cette saison, les deux héros Elliott Stabler et Olivia Benson sont seuls: Elliott divorcé, Olivia célibataire. Bon, Elliott est sur le point de devenir chauve et Olivia n'a jamais eu l'air aussi dépressive, mais on tient le bon bout! Bon, sur ce, pas de bol, l'ex femme d'Elliott revient dans le tableau... Bah ouais, faut pas déconner, on va pas non plus risquer de salir la moralité de la série, non plus: le gentil inspecteur retourne avec femme et enfants. Sa catin de collègue peut aller se rhabiller! On n'est pas dans Cold Case ou dans FBI: portés disparus, ici! L'ambiance c'est "crimes sexuels et vies brisées", pas "séduction et bonheur"! Sex is dirty!


Vont-ils finir ensemble? Bien sûr que non. Mais comme on ne sait jamais, avec les fictions néo-conservatrices...

19.5.08

RIP, Happy Hour?

Moi, je dis... On a le gouvernement qu'on mérite. Donc, désormais, oubliez aussi le droit de boire, mes enfants. Je comprends parfaitement le sens de cette mesure, du reste, l'alcoolisme étant un problème de société des plus sérieux, qui plonge des familles entières dans des drames totalement glauques. Mais m*rde, quoi, l'happy hour!! Déjà que pour boire un verre dans un bar à Paris, faut prévoir de manger des pâtes à l'eau pendant deux semaines! Alors s'il n'y a même plus moyen de ruser de temps en temps en sortant du boulot...


Les bières de 18 heures à moitié prix, c’est peut-être bientôt fini. Les happy hours dans les bars, tout comme l’achat de bouteilles dans les boîtes de nuit, sont sur la sellette. Ces pratiques pousseraient à la consommation d’alcool selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), d’après le Parisien. La Mildt propose donc de les interdire, et d’augmenter les taxes sur l’alcool. Le gouvernement précise que ce n'est qu'une proposition, qui n'est "pas actée à ce stade". (source: 20minutes.fr)


Prochain pilou? Le portable dans la poche parce que ça donne le cancer des testicules? Les épices parce que ça donne des brûlures d'estomac? Les couteaux de cuisine parce que ça coupe??... On ne pourrait pas faire un peu confiance aux gens (j'entends par là la majorité des gens) pour se prendre en charge et ne pas basculer dans la déchéance, au lieu d'interdire d'office?? Et mon pouvoir d'achat, Madame Michu??
Bon, je n'ai pas la prétention de maîtriser tous les enjeux d'un débat de santé publique, mais pour le coup, je fais partie des gens (et je pense qu'ils sont nombreux), pour lesquels le "happy hour", c'est tout simplement sympa pour le portefeuille, de temps en temps et avec modération. Et voila, encore un truc qu'il aura fallu stigmatiser.
Société aseptisée: tu l'as voulu, hein? Tu l'as eu (un grand coup dans ton c##!)*!
* celui ou celle qui reconnaîtra cette citation sera dénoncé(e) aux autorités en tant que téléphage beauf (comme moi, quoi)!

Le buzz Internet du jour, ou comment mon boulot commence à me phagocyter le cerveau...

Après les lapins roses érotomanes, les gourdes WASP. Désolé si je me répète un peu, ici, mais que voulez-vous, c'est le métier qui rentre. Donc, pas la peine d'épiloguer sur les 35 heures du lapin, qui de toute façon ressemblent plutôt à une espèce de private joke où le grand public n'était pas invité. Passons plutôt à notre bonne vieille ménagère de moins de 50 ans, elle n'est pas blogueuse, elle, elle n'est pas dans l'obsession du buzz et du teasing, et elle se limite à afficher un sourire béat devant la riante perspective de laver des slips en cotons. Déjà, on se sent vachement plus concerné, là, au fond. J'aperçois même un lecteur pervers qui espérait via son moteur de recherche tomber sur une ménagère nymphomane en string. Comme quoi, il y a des mots magiques sur Internet: n'hésitons pas à nous en servir, le vil opportunisme n'a rien de bien méchant à ma modeste échelle. Depuis quelque temps, on peut voir sur les affichages publics, mais aussi, apparemment, à la télé (quelqu'un a vu ça quelque part?), une campagne pour Le Produit. Une sorte de petit objet/truc/service indéterminé qui aurait la vertu de repasser à notre place, de rendre notre vie sociale plus facile, d'améliorer nos relations avec notre patron... Le tout dans une esthétique old school mettant en scène des ménagères comme dans les pubs des 1950's, arborant sourire béat et brushing impeccable face à leur boîte de lessive en poudre... Hmmm, voila qui est fort alléchant.


Le buzz, c'est évidemment d'inviter les gens à se questionner: qu'est-ce que c'est que ce truc?? En plus, il a des vertus a priori géniales: on croirait presque qu'il va nous rendre beaux et nous offrir une vie sexuelle plus intéressante que celle de Madonna en 1987... A ceci près qu'il ne le promet pas.




On parle beaucoup de ce buzz/teasing en ce moment parce qu'il a eu la bonne idée de proposer une source simple à consulter pour les curieux: un site Internet au nom archi-facile à retenir, http://www.leproduit.fr/. Seul souci: le référencement Internet, justement, est tout pourri: si on tape le produit sur Google, c'est super dur de tomber sur le site. De même, je n'ai rien vu sur les blogs (influents ou non). Bref, cela donne l'impression confuse qu'on cherche à susciter la curiosité sans vraiment s'en donner la peine... Dommage.




Alors, que sera Le Produit? Un vibromasseur qui tond la pelouse*? Une pilule miracle qui rend aimable et chanceux? Un service à la personne?... Réponse mercredi 21 mai à 6h du matin. Une fois de plus, tout le monde s'en tape en dehors du petit monde de la com', et une fois de plus, comme une tâche, j'en parle!




* allusion empruntée à une citation de Madonna: "Pourquoi Dieu a-t-il inventé les hommes? Parce que les vibrommasseurs ne peuvent pas tondre la pelouse...". C'est con, sans doute apocryphe, mais ça m'a toujours fait marrer.

16.5.08

Nouvelle Star: ne reste que le bon grain?

Pratiquement deux mois, donc, qu'on se farcit la nouvelle fournée de "Nouvelle star", trépignant d'impatience de savoir qui aura la chance de vendre moins de singles que Cindy Sander. Petit bilan, à mi-parcours. Je me rends compte que mes prédictions, contrairement à celles de la Star Ac', n'étaient pas si loin de la vérité. Hier soir, donc, à l'issue du praïme, ils n'étaient plus que cinq. Résumons donc l'hécatombe. Ont été décimés jusqu'à présent:


- Praïme 1: cinq grands artistes redevenus aujourd'hui totalement inconnus sont retournés vivre en province. Ciao!
- Praïme 2: Kristov éliminé mais sauvé par le jury: merci aux téléspectateurs d'avoir envoyé des SMS surtaxés, hein!
- Praïme 3: Julien ne pouvait pas gagner, comme je l'avais dit: il est donc le premier à dégager, le jury ayant consommé son antidémocratique joker avec Kristov... De toute façon, le talent n'a jamais suffit pour gagner un télé-crochet! Ses cheveux ne me manquent pas.
- Praïme 4: Sian se la pétait, Sian saoûlait tout le monde, et exactement comme je l'avais prédit, Sian arrive neuvième sur dix, cette année: c'est le syndrome du candidat sauvé par le jury lors du premier praïme à quinze... La candidate mignonne et qui chante pas trop mal, ce n'est pas du tout le créneau de la Nouvelle Star, et c'est à peine celui de la Star Ac'. Les temps sont durs pour les divas quasi-mineures.
- Praïme 5: Kristov a magnifiquement foiré sa sortie sur un pas du tout décalé ni drôle (mais plutôt déplacé) "J'ai envie de faire caca". Dommage, mis à part ça il avait gagné une certaine respectabilité (mais pas une popularité). Out.
- Praïme 6: Thomas était un bon candidat mais laissait tout le monde indifférent. Pour défendre le public qui a des excréments dans les oreilles, il s'est quand même bien foiré sur "Louxor, J'adore" (chanson inchantable, je l'admets) le soir de son élimination.
- Praïme 7: Lucile a payé une grossière erreur de choix musical hier soir: "Hung up" est une chanson à peine chantable (déjà que Madonna se fait remixer la voix à mort sur ses albums, alors quand on a 18 ans, des bottes à talons cassables et un jean slim trop serré...), et enchaîner avec une chanson de Michel Legrand, c'était carrément du suicide. Et oui: on n'est pas à la Star Ac', mais ce sont quand même les gamines de 11 ans qui votent... Dommage, parce qu'elle méritait d'aller plus loin.


Restent donc cinq candidats aux potentiels variés. Lors de mon premier pronostic, je classais Ycare dans les trois derniers à rester. Je n'en suis plus aussi sûr aujourd'hui. Désormais, ceux qui se destinent logiquement, vu leur cote de popularité sur Internet et ailleurs, à être les quatre derniers en lice sont: Jules, Benjamin, Cédric et Amandine. Mais c'est vrai, Ycare joue les trouble-fête à la Jean-Pascal (vous relèverez les comparaisons hautement culturelles), toujours suivi par le public. Voici donc mon pronostic pour la semaine prochaine:


- Amandine ne peut pas partir. Déjà, parce que c'est la dernière fille. Ensuite, parce qu'elle est très probablement destinée à la finale (minimum). Pour moi, c'est la seule candidate restante qui puisse faire un album correct qui ne soit pas une resucée de Julien Doré ou d'autre chose d'existant... En plus, elle déchire tout à chaque fois qu'elle chante (normal, c'est son métier dans la vraie vie aussi): hier, "When a man loves a woman" était impressionnant, et la reprise de "Déjà vu" de Bi-yon-ci (prononciation à la Virginie Efira) n'était pas si mauvaise, même si la pauvre choute a passé la chanson à se retenir de rire. Très probablement à cause du ventilo à 200 km/h qu'elle se prenait en plein visage et de sa robe chauve-souris à franges...
- Cédric a déçu le jury hier soir. Pour ma part, le fade sosie de Pierce Brosnan me laisse de marbre depuis le début. C'est vraiment un beau gosse pour ménagère: il n'y a que les nénettes qui rêvent secrètement d'épouser un mec conformes aux désirs de leur maman pour aimer ce type. Mais il n'est pas trop mauvais. Une question, toutefois: vous achèteriez l'album de ce mec??!
- Jules a pris quatre rouges hier soir sur sa deuxième chanson (qu'il a pourtant chantée de manière aussi mauvaise que la première, mais bon), ce qui m'a fait jubiler intérieurement. Evidemment, les fillettes qui envoient des SMS on flairé le danger et l'ont sauvé. Pour moi, il est insupportable, mais il a le syndrome "Pierrick Lilliu", donc il a encore de bonnes chances pour la finale.
- Benjamin est un beau gosse pour lycéennes. Il est absolument insignifiant, ne chante pas spécialement bien (voire faux à l'occasion - mes oreilles saignent encore en repensant à sa version de "Avec le temps") et ne propose rien de neuf. Déjà, après toutes les prestations qu'il avait proposées aux différentes étapes de casting, je ne comprenais pas sa présence à Baltard. Pourtant, son immense cote de popularité (la promotion du nouveau film de Daniel Auteuil est quasiment basée sur son micro-rôle, ses fans sur Facebook se comptent par milliers...) semble le mettre en sécurité. Un mystère de plus dans le monde des télé-crochets.
- Ycare, enfin, après un démarrage en trombe au premier praïme, a fini par saoûler tout le monde avec sa folie surjouée et son gigantesque melon. Il est donc un peu l'invité surprise parmi ces cinq derniers candidats. Il ne gagnera pas (parce que bon, c'est un peu comme pour George-Alain à la grande époque de la Star Ac 2: on veut bien rigoler jusqu'en demi-finale, mais faut pas déconner non plus, et de toute façon l'élan populaire derrière lui n'est pas flagrant), mais il peut encore s'incruster une ou deux semaines...


Vous l'aurez compris, je ne suis pas hyper enthousiaste face aux candidats de la Nouvelle Star, cette année. En fait, la Nouvelle star, à mon sens, s'est sauvée du naufrage et s'est en même temps tiré une balle dans le pied il y a deux ans. Le responsable? Christophe Willem. Après trois éditions bof bof et trois gagnants qui ont du vendre 45 disques en cumulé (Jonathan Cerrada, Steeve Estatoff et Myriam Abel, dont je ne suis même plus sûr de l'orthographe des noms), le candidat magique a (re)donné ses lettres de noblesses au programme. Pratiquement pas un rouge pendant toute son épopée à Baltard, une évidence qui crevait les yeux dès qu'il s'emparait d'un micro: il était la Nouvelle Star, il n'y avait rien à faire. L'année dernière, la six a péniblement fini par faire gagner son candidat "décalé" Julien Doré (dont on voyait venir la victoire à dix kilomètres, tant les autres candidats étaient fades), mais déjà, le coeur y était moins. Et cette année, malgré l'évidence Amandine, on baille et on s'ennuie devant les praïmes, on passe rarement un bon moment devant une performance décoiffante. Bref, personne ne se détache suffisamment du lot pour faire, à la sortie, un bon vendeur de disques qui réunisse les gamines de 11 ans et les jeunes branchouilles. Deux cibles absolument essentielles pour maintenir le programme de la six à flots...

En attendant, ils ne sont plus que cinq, et sauf surprise, Jules et Amandine feront partie des trois derniers. J'ai presque envie de dire: passons directement à la finale!

Le pronostic pour le prochain praïme est donc, même si on s'en fout au bout du compte, le suivant: le départ va se jouer entre Cédric (parce que ça commence à être chaud pour ses fesses s'il ne se décide pas à surprendre le public positivement) et Ycare (parce que c'est chaud pour ses fesses depuis trop longtemps). Personnellement, cela m'indiffère un peu, mais mon coeur penche en faveur d'un départ du faux Ken, parce que 1) les tentatives de la prod' pour le métrosexualiser avec des T-Shirts décolletés est juste grotesque, 2) il est trop lisse, et 3) ça énerverait tellement de monde que Ycare reste encore un peu que ça me ferait bien rire.
On en reparle dans une semaine. En tout cas, une chose est sûre: s'ils virent Amandine, j'arrête de regarder!

14.5.08

Révérence


Vous connaissez mon intérêt relativement incompréhensible pour le tennis. Dans la mesure où je déteste le sport, où je me tamponne le coquillard de l'euro 2008, du football en général, du rugby, du basket, du volley et de tout ce qui peut ressembler à un sport de balle en particulier, cela peut sembler surprenant. La différence fondamentale du tennis: c'est un sport individuel, et du coup c'est vachement plus prenant. Enfin, il y a ça et aussi le fait que tous les sports d'équipe génèrent une euphorie populaire beauf qui irrite mon moi snob et asocial. Le tennis, en revanche, c'est bourgeois au possible. Il n'y a qu'à voir le public dans les tournois: pas de gros moches avec bière et écharpe de supporter, seulement des gens bien sapés triés à l'entrée... Mouarf, allez savoir pourquoi, cette atmosphère "plus coincé de droite, tu meurs" me convient mieux que la ferveur populaire d'une Coupe du monde de foot.



Bref, ça c'était pour l'aspect introductif. Car la vraie raison pour laquelle je parle tennis aujourd'hui, c'est le coup de tonnerre du jour dans ce petit monde ultra élitiste: la belge Justine Hénin, actuelle numéro un mondiale, aurait annoncé à 16h sa retraite sportive, à effet immédiat. Traversant une "mauvaise passe" depuis le début de l'année 2008 (deux tournois remportés, même pas des Tiers I [ouh, la honte!], éliminée en quart de finale à l'Open d'Australie, à Miami et à Dubaï... et même dès les huitièmes de finale la semaine dernière à Berlin, par la future lauréate du tournoi Dinara Safina), la belge met ainsi fin à une rumeur qui circulait depuis ce matin et qui faisait déjà la Une de la presse belge. Donc oui, elle en avait marre, et oui, elle arrête.



Deux choses à en dire: c'est quand même dommage de s'arrêter définitivement sous prétexte que les résultats sont moins bons. C'est vrai, la saison 2007 de justine Hénin a été la meilleure de sa carrière, et le début 2008 a été un peu décevant. Derrière elle au classement, les dents des jeunettes Maria Sharapova, Ana Ivanovic et autres Jelena Jankovic rayent le plancher, et ne rêvent que de détrôner la patronne du circuit. Mais quand même, partir comme ça, sur une conférence de presse organisée à la va-vite, à 11 jours de Roland Garros (dont elle est tenante du titre), ce n'est pas très combattif. Disons que ce n'est pas vraiment une sortie par la grande porte. La russe Maria Sharapova, actuelle n°2 mondiale, sera donc vraisemblablement tête de série n°1 à Roland Garros.



Par ailleurs, le tournoi de Roland Garros, justement, se trouve du coup amputé de sa favorite. L'horizon se dégage pour le palmarès féminin, et j'en parlerai probablement un peu plus tard... Du coup, il faudra se concentrer sur Nadal pour espérer voir un favori chuter (et je l'espère).



Après les départs à la retraite de Kim Clijsters et de Martina Hingisn une autre star, et pas des moindres, de la planète tennis s'en va donc. Et apparemment, ce n'est pas un break, donc pas de come-back à prévoir (a priori). Voila, c'est donc la fin de la carrière d'une grande championne, qui, je l'avoue, m'énervait à force de tout gagner en permanence (notamment à Roland Garros, un peu comme Nadal), mais qui trouve grâce à mes yeux dans ses doutes, sa forte personnalité et son désir de reprendre une vie plus ordinaire.

13.5.08

35 heures avec un sex toy à 1,5 volt

Aujourd'hui, je n'ai tellement rien eu à faire de ma journée que je me suis fossilisé sur mon clavier d'ordinateur. Donc, faute d'avoir quelque chose à raconter, je vais évoquer un buzz Internet. Bah oui, à zoner sur Internet toute la journée, on finit par tomber sur des trucs dont on n'aurait jamais entendu parler autrement!

Donc aujourd'hui: les 35h du lapin. Vous l'avez remarqué, la marque de piles Duracell communique depuis des siècles (en fait, 35 ans, pour être précis), au risque de se ringardiser dangereusement (en même temps, va ringardiser le marché des piles, toi), avec la même mascotte: un lapin rose à pile, qui fonctionne vachement mieux quand on lui met une pile Duracell dans le derrière que quand on compromet sa chasteté avec une pile ordinaire, genre celle que tu achèterais juste à côté dans le rayon du supermarché. Oui, parfaitement, juste à côté, dans le même rayon avec une différence de prix mineure. Parce que, ne nous leurrons pas, Duracell, c'est une pile ordinaire, qui te promet les mêmes choses que les piles concurrentes genre Energizer: de l'efficacité durable. Quiconque a essayé une autre marque n'a probablement jamais perçu la différence. Car en fait la différence, elle est là: le lapin! Avec une mascotte marrante qui court le marathon avec une pile dans le rectum, on touche les gens, forcément.


Et pour célébrer les 35 ans de cette véritable icône des moeurs sexuelles dépravées, quoi de mieux que de créer un petit buzz sur Internet autour d'elle? Au moins, comme ça, on la montrera ailleurs que dans ses spots publicitaires qui racontent tous la même histoire depuis des sièc... euh, 35 ans. Cela s'appelle les 35 heures du lapin, et c'est une bizarrerie qui intrigue tout le monde depuis quelques jours: on va enfermer, de vendredi soir minuit à dimanche matin 11h, 35 blogueurs ensemble, pour ce qui sera donc un séjour en autarcie de 35 heures. Chouette. Mais quoi? Ils vont jsute être enfermés? Ils seront connectés à Internet? Ils seront filmés comme dans le Loft? Ils devront manger des yeux d'autruches?...
Non, mes enfants: ils vont défier le lapin rose en se mettant des piles dans le rect... Non, je plaisante, ils vont défier le lapin en restant éveillés 35 heures d'affilée, comme une bonne vieille pile qui dure plus longtemps... Beaucoup, beaucoup plus longtemps. A partir de là, les interrogations fusent: vont-ils courir des courses effrénées comme le lapin rose, escalader des montagnes comme le lapin rose, tenir toute la nuit après une dure journée de travail pour engrosser la lapine rose?... Le suspense est insoutenable, et l'éventail des possibilités donne le vertige!


Je sens que vous êtes transcendés, là!


Tout ça pour dire que: "Gné?". C'est quand même nul, le principe d'un buzz: je ne vois absolument pas l'intérêt ni le message de l'opération, mais ça me rend curieux et j'en parle. Comme quoi un buzz qui marche, c'est juste un événement ou une information qui plonge tout le monde dans un suspense hitchcockien absurde, probablement sans aucun fondement intéressant au bout du compte. Pour faire parler les cons, quoi... Mais ça, on verra bien vendredi soir (ou plutôt samedi, parce que bon, j'ai des choses à faire vendredi soir, moi, je vais pas non plus attendre que 35 blogueurs/lofteurs surgissent sur mon écran d'ordi à minuit)!
En tout cas, pour ceux qui veulent voir les lofteurs:
- s'entretuer, tapez 1;
- s'ébattre dans la piscine, tapez 2;
- tester des jouets sexuels à piles, tapez 3...

12.5.08

Solidar schnoque

Comme je suis un stagiaire sympa et super bien payé, aujourd'hui, je bosse, par solidarité envers les morts de la canicule de 2003 et envers ceux qui sont encore vivants. La grande journée de la solidarité, travaillée mais non rémunérée, est désormais à la carte, mais ici, on la bosse toujours. C'est toujours moins chiant que d'en chercher une autre, vous me direz... Et puis, le jour où je serai vraiment vieux (parce que bon, vu ma capacité à me remettre d'une nuit blanche, je crois pouvoir affirmer que ma jeunesse est derrière moi), ça me fera jubiler de voir des jeunots bosser un jour férié pour me payer ma maison de retraite médicalisée.

Je m'éclate donc depuis ce matin à voir le soleil briller par la fenêtre, pendant que je cuis dans un open space surchauffé par les ordinateurs. D'ailleurs, je pousse la solidarité jusqu'à saigner du nez depuis un quart d'heure, mon petit appendice nasal étant fort sensible aux variations de température. Franchement, je suis un mec trop sympa, je t'ai repeint le lavabo des toilettes à l'hémoglobine, même dans Shining ils ont pas fait mieux. Bon, attention, hein, je ne suis pas opposé au principe de la solidarité (bien au contraire), et je suis content de bosser pour générer des moyens pour aider les personnes âgées et/ou handicapées qui ont perdu leur autonomie. C'est juste que ça me blase de voir que le lundi de Pentecôte est devenu férié pour certains, et pas pour moi, avec tous les cafouillages et polémiques auxquels on a eu droit depuis 4 ans...


Alors je veux bien être sympa avec le troisième âge, moi qui suis déjà un vieux machin au coeur desséché, mais je vous préviens, les vieux: s'il y en a un seul qui se la joue "vieux tracteur en panne qui me bloque le passage", dans le bus ce soir, je lui fais une balayette direct, et je le jette en patûre à un de ces moutards hurlants qui beuglent comme l'Antéchrist dans leurs poussettes!


Non mais...


(signé Vinsh, le sale con qui hait les transports en commun, surtout les jours fériés où il bosse)

11.5.08

FAP Land

Insortables… Hier soir, alors que la soirée devait être pépère genre "on a pas de thunes, on va se boire une bouteille à la maison", je me suis retrouvé à faire du gardiennage de pintades jusqu’au bout de la nuit. Après un pique-nique bucolique au Pont-Neuf, nous nous laissâmes convaincre de finir la soirée aux Follivores. Bon, ça fait provincial de dire ça, mais moi, les Follivores, je n’y avais jamais mis les pieds. Alors lorsque cela m’a été proposé, j’ai sauté sur l’occasion, je me devais d’essayer. Et comme je suis un gros beauf, j’ai passé une excellente soirée. On reproche souvent aux Follivores d’être ringardes à force de vouloir être "second degré" et de balancer des merdouilles kitsch usées jusqu’à la corde. Quoi de plus ringard que Sardou et son Connemara ? Sauf que… Si effectivement on se croirait dans une boîte ringarde, l’ambiance est juste électrique et survoltée au possible. Oui, Ophélie Winter, Téléphone, Indochine, Vanessa Paradis, la Star Ac’, Mylène Farmer, et toutes les autres daubes en barres qui ont marqué la variétoche française depuis la fin des années 1970, c’est supposé être le fond de commerce des boîtes (gays ou non) de province. Mais justement. Notre petite histoire a été marquée par une certaine boîte gay bordelaise, qui proposait de l’électro et des daubes de variétoche et qui, progressivement, nous en a privés. Pour les quelques uns qui s’en souviennent, le Polux, ça déchirait. Du moins lorsque j’étais en première année. Et puis, progressivement, ça s’est beaufisé : de plus en plus d’hétéros, de moins en moins de second degré, de plus en plus de tubes FM du moment. C’est devenu un Macumba tout ce qu’il y a de plus ordinaire, avec des videurs cons et une ambiance qui peinait à décoller. La dernière fois que j’y ai mis les pieds, c’était en 2006, et j’ai officiellement dit adieu à ma première boîte bordelaise: le cœur n’y était plus.

Alors, tu parles, quand je me suis retrouvé au milieu de mecs torses nus qui se roulaient des galoches et de leurs copines filles à pédés, à sauter partout sur du Yelle ou du Cindy Sander, j’étais aux anges ! Bon, ce n’est pas grand-chose, mais retrouver la sensation grisante du grand n’importe quoi, avec de la musique ringarde et des mecs à mater, ça fait du bien quand ça ne vous est pas arrivé depuis deux ans.

Donc voila, j’assume, les Follivores, j’adore, j’adhère, même si je suis sûr que la programmation musicale est la même à chaque fois. T-shirt trempé de sueur sur un tube de Dalida, c’est aussi ça, le bonheur !

Mais revenons à mon sujet de départ : le gardiennage de pintades. Car oui, les pintades étaient là. Lilibuzz et Cacahuète m’ont accompagné, et elles s’en sont donné à cœur joie : les FAP étaient lâchées, et elles ont été indécentes au possible. Bon, déjà, la Lilibuzz débarque à moitié torchée, avec un chemisier déchiré, et on a failli la perdre dans la file d’attente. La classe. Arrivées à l’intérieur, elles se sentent comme des poissons dans l’eau (tu m’étonnes…) et sautent sur tout homo qui passe. Autant dire qu’elles n’ont pas arrêté de sauter sur tout le monde, le quota "sexualité alternative" approchant les 98%. Tout le reste, c’étaient des FAP. Et il y avait un hétéro, aussi. Evidemment, celui-là, il était pour nous : j’ai dû régulièrement aller sauver mes gourdes des bras velus et virils de ce bellâtre qui, probablement sous prétexte de l’ambiance légère, les collait langoureusement, dansant en cherchant leurs amygdales à la bouche… Dégage, Don Juan, elles sont avec moi ! Je ne suis pas en mesure d’établir une comptabilité précise, mais je dirais qu’à elles deux elles ont galoché une dizaine de mecs (aucun hétéro dans le lot, bon score). Il a fallu que je coure dans tous les sens pour qu'elles ne se fassent pas embarquer par la concurrence! Bah oui, je vais pas laisser mes FAP partir avec d'autres individus aux mœurs douteuses! Pour ma part, j’ai pris trois mains et deux pinces aux fesses. Mais enfin, jeune homme, c’est très déplacé !

Bref, pour autant que je me souvienne, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas amusé comme ça, à hurler des chansons pourries en parfaite communion avec mes voisins de pistes, à remuer du popotin jusqu’à épuisement et à transpirer en riant. Donc, ne boudons pas notre plaisir, soyons second degré et assumons. Enfin, assumons… oui, oui, assumons tout, sauf le couchage à 6h15 du matin pour cause d’attente du premier métro. Décidément, on ne tient plus le rythme de la débauche. J’vous le dis, qu’on va devenir des vieux cons !

9.5.08

Les chansons n'ont plus de chance

Ha, une annonce de décès dans un blog, c'est toujours sympa, je trouve, ça met du peps dans les contenus! Bon, donc, comme vous le savez probablement, Pascal Sevran est mort. Cette fois-ci, c'est pour de vrai, nous déclarent les médias dans une lueur d'ironie. Après la polémique d'il y a quelques jours à peine à propos de l'annonce erronée de son décès, l'animateur, malade, avait une dernière fois fait parler de lui dans la presse. Homme de télé et de culture, il avait aussi fait polémique en 2006 avec ses propos choquants, dans son livre Le privilège des jonquilles, sur la famine en Afrique, imputable selon lui à la "bite des noirs". Pas trop la classe, sur le coup, mais il y a des propos que l'on s'empresse d'oublier. Après tout, on n'est pas là face aux propos d'un homme politique, mais face à l'avis d'un citoyen réputé conservateur (y'a qu'à voir ce qu'il animait, sans vouloir être méchant... "La chance aux chansons, la France a raison...", niveau post-modernité on est carrément dans le 36ème degré) On n'est pas encore au niveau de Brigitte Bardot, dans ces propos, même s'ils sont connotés très réac' et très vieux con ("z'ont qu'à pas baiser, ma brave dame"). D'ailleurs, des associations avaient porté plainte pour incitation à la haine raciale, et France Télévisions, le groupe qui employait Pascal Sevran lui avait adressé publiquement une mise en garde, désapprouvant ses propos.

Bon, si on résume, je ne lui souhaitais aucun mal, mais il ne me manquera pas.

Heureusement, le monsieur ne se résumait pas à cela. Bon, il y a les bouquins qu'il écrivait, les émissions pour vieillardes qu'il animait... mais surtout une chanson absolument cultissime, dont il avait écrit les paroles. Au moins pour ça, il passera à la postérité (ou pas d'ailleurs) en laissant une marque puissante dans la chanson française à paillette et à laque dans les cheveux... Quant aux chanteurs et chanteuses de guinguette qui n'ont pas sorti d'album depuis 1963, ils pourront désormais se gratter s'ils espèrent passer à la télé.

8.5.08

Rions un peu

J'ai remarqué un état de fait assez surprenant, et ma foi fort triste (mais en même temps, ça me donne meilleure conscience): une quantité non négligeable du lectorat de ce blog vient pendant la journée. Autrement dit au boulot. Alors évidemment je ne vais pas juger le malheureux stagiaire qui s'ennuie peut-être devant un écran doté d'une connexion haut débit. En revanche, ceux qui utilisent le matériel du bureau pour rechercher des vidéos sexy d'Evelyne Leclerc... Bon, bref, toujours est-il que ce blogage au boulot a une importante conséquence aussi: si je mets des vidéos en ligne, personne ne les regarde. Bah ouais, on va pas se mettre une rasade de clips de Madonna ou de Britney Spears si les collègues risquent d'entendre. Pour peu qu'on ait la chance d'être pas trop mal vu, on va pas se griller avec du "Gimme Gimme More" de cruchasse! On est fainéants, pas inconscients.

Tenant compte de ceci, je profite donc de ce jour férié (voire de ce pont, pour les petits chanceux qui ont la chance d'en bénéficier), pour vous proposer une petite sélection de vidéos "fonds de tiroir" qui m'amusent et font partie de mes références débiles que je ressors régulièrement. Personne ne semble me comprendre quand je gueule "claaaaasse, pas claaaaasse!", ni quand je déclame des horreurs sur un ton réjoui. Comme quoi je n'ai pas des goûts si originaux que ça. Sachez-le: je n'ai jamais rien inventé.
















Mercédès et Janine
envoyé par jmec28a95

7.5.08

Sex, bourgeoisie and Jimmy Choo

C'est LA sortie ciné programmée depuis des semaines et des semaines. Dès qu'on a eu la date d'arrivée sur grand écran de ce probable gros navet, nous avons toutes et tous (enfin, au moins les FAP et les homos) fait un petit mémo dans un coin de notre cervelle de moineau: le 28 mai, c'est la sortie au ciné de Sex and the City. Pas de quoi se gondoler d'avance puisque, ainsi que je viens de le dire, c'est très probablement une merde qui nous fera regretter la série, mais qu'on ira voir quand même pour 1) la hype, et 2) savoir ce que sont devenus les personnages. Elles sont devenues quadra et sont toujours sapées comme des reines (mais mieux qu'Elizabeth II), bien sûr, et elles vont essayer de nous prouver qu'elles sont toujours aussi marrantes.

Pour rappel, Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda sont quatre nanas dans le vent qui vivent à New York. C'est pas trop des looseuses, même si, comme tout le monde, elles cherchent le bonheur. Elles font pas des métiers pour BEP coiffure et on peut penser qu'elles gagnent plein de fric, vu qu'elles portent une robe de couturier et une paire de pompes Christian Louboutin différentes tous les jours (en nous faisant croire de temps en temps que la fin du mois est ric-rac, histoire de ne pas passer pour des copines de Paris Hilton non plus), et qu'elles passent leur vie dans des bars branchés à boire des cocktails à 75$ les 25cl. Mais ça, on s'en fout: la dimension "Amérique élitiste qui a tout réussi et qui mène un train de vie indécent dans une ville comme New York" est complètement évacuée de la plupart des épisodes de la série. Ce qui nous rend ces quatre bourgeoises sympathiques, c'est le fait qu'elles sont glamour sans être idéales. Et pour cause: la série parle de leurs histoires de cul. Parler de sexe du point de vue féminin, ça s'était jamais fait, et gna et gna et gna. Bon, l'aspect révolutionnaire de la série, on nous l'a assez rabaché, on connaît. Mais surtout, le sexe, on le sait tous, c'est tout connement vachement trivial. Pour ne pas sombrer dans la vulgarité et pour donner, justement, une dimension inédite à la série, il fallait alors que ces nanas soient des pouffiasses qui réussissent: c'est ce qu'on appelle le décalage, mes enfants. Décalage entre des figures supposées parfaites (femmes de la trentaine, minces, friquées, bien sapées, libérées, drôles et spirituelles, dont le seul but est de trouver un mec: bref, ce que toutes les filles de ma génération veulent devenir, même sans l'avouer) et leurs aventures et mésaventures sexuelles (Carrie pète au lit, Charlotte se fait lécher la gueule par un mec qui ne sait pas embrasser, Miranda se tape un mec qui utilise les toilettes en sa présence, etc.). En nous faisant constater que même si les apparences sont flatteuses, dans le fond on est tous et toutes paumés quand il s'agit d'amour, la série nous sert un ton auquel il est très facile de s'identifier. "Elle est vachement mieux sapée et a l'air vachement plus sûre d'elle que moi, mais dans le fond elle aspire aux mêmes choses, et quand elle se plante, ce n'est pas si dramatique". C'est même plutôt marrant, alors soyez cyniques à volonté, mes enfants: vous aurez ainsi la cool attitude idéale pour faire croire que vous maîtrisez votre vie sentimentale, mais on sait que vous avez quand même un coeur qui bat. Enchaînant les mecs avec détachement et humour sur elles mêmes, ces dindes nous aident à relativiser. Le fait qu'elles soient libérées, fashion victims et aisées en fait, par ailleurs, des clichés... de pédés. Car oui, Carrie, Miranda, Samantha et Charlotte, par la complémentarité de leurs caractères stéréotypés, ce sont un peu quatre homos. Quatre façons d'aimer, quatre façons de s'aimer soi-même, reflétant aussi bien les clichés sur les femmes du XXIème siècle que ceux sur les garçons sensibles: ceux qui enchaînent les mecs pour le plaisir, ceux qui ont eu une jeunesse tumultueuse mais qui aspirent à du calme, ceux qui ont peur de finir seuls, ceux qui n'ont jamais cessé d'être de niais romantiques...


Voila pourquoi nous avons aimé cette série: entre ses dialogues ciselés (en VO, hein, pas en VF, la VF est à chier), son humour de situation poilant et son culte de l'argent facile, elle a su nous mettre à l'aise en nous disant que, blasés ou romantiques, nous serons tous sauvés. Même si on doit attendre des années qu'un connard immature comme Mister Big daigne enfin nous aimer comme on le mérite (en brisant au passage le coeur du vachement plus digne d'attention/ agréable/ baisable Aidan), ça finit par arriver! Même si on est prude, il n'y a pas de honte à aimer le cul! Même si on se trouve moche, on trouvera quelqu'un qui nous fera nous sentir beau! Et même si on est blasé et insensible, on finira par fondre...


Bon, ça, c'est juste pour expliquer pourquoi on aime la série. Mais pourquoi donc le film risque-t-il de décevoir? Pour une raison très simple: ce ne sont plus les mêmes héroïnes, car à moins que ça ne rebondisse toutes les trente secondes pendant le film, la bande-annonce a, à mon avis, dévoilé le plus gros. Donc, Miranda est cocue, le mariage de Carrie ne va pas se passer comme prévu, Charlotte est enceinte (alors qu'elle avait adopté à la fin de la dernière saison pour cause de stérilité, et qu'elle doit bien avoir 43 balais maintenant)... bref, autant de rebondissements pour héroïnes bourgeoises au statut marital stable, donc pas du tout dans l'esprit qui nous a fait aimer la série. On les avait quittées casées, et on avait mis six saisons à réussir à les caser, bordel! Alors franchement, la suite, on s'en fout (bon, d'accord, commercialement, on s'en fout pas, mais la fin était satisfaisante). Elles ne sont plus des célibataires qui se font des plans cul qui pockent la loose: elles vont commencer et finir le film avec les mêmes mecs, et juste avoir quelques "obstacles" à franchir, le tout sur fond de rhétorique pénible au sujet de l'importance de l'amitié. Bon, l'importance de l'amitié, c'était un sujet central de la série (on ira aussi voir le film pour le plaisir de voir les quatre greluches parler de cul autour d'un brunch), mais c'était une thématique distillée finement au fil des saisons. Là, non, la bande-annonce met les pieds dans le plat: sans ses amis, on n'y arriverait pas, dans cette jungle urbaine de robe à 1500$ et de vilains mecs qui se mettent à douter de leurs sentiments... Pour résumer, j'ai très peur de me retrouver devant une comédie romantique estivale médiocre, mais avec des personnages que je connais déjà.


Je promets quand même d'aller voir le film, parce que je suis curieux, que je suis un mouton de la hype, que j'espère être surpris et que, au fond de moi, ça me ferait bien rire si cette rumeur ridicule s'avérait vraie. Car oui, j'avoue, je persiste et je signe: moi, je préférais Aidan!