28.5.08

C’est dingue, tout c’que t’achètes, c’est cul nu !

Imprégnons-nous, avant la sortie de Sex and the city – Le film ce mercredi, de l’ambiance greluche. Voila un leitmotiv culturel bien peu ambitieux, mais qui a au moins eu le mérite de justifier notre risible programme télé d’hier soir. Quatre mariages et un enterrement pour commencer. Je connais ce film par cœur, j’explose de rire avant chaque gag tellement je le vois venir. Et puis, il y a Kristin Scott Thomas, mon héroïne de toujours… Son ton pince sans rire et sa classe naturelle irradient le film, même si elle n’est qu’un personnage secondaire. "Scarlett, tu es aveugle, elle a l’air d’une immonde meringue", "J’ai été lesbienne une fois au lycée, pendant vingt minutes. Autant dire que ça ne compte pas", "Comment va tronche de cane?", etc. L’actrice la plus marquante de mes jeunes années, un peu la femme de ma vie!





Dans le même temps, Cacahuète décidait de sacrifier sa blonde toison (plus si blonde que ça) en s’étalant une coloration "blond naturel et chatoyant" sur le crâne. La délicate odeur d’ammoniac et de cheveux qui cramaient nous a flatté les narines pendant tout le film. Hélas, telle Samantha Jones ruinant ses poils pubiens pour cacher le fait qu’ils devenaient gris, Cacahuète a été trahie par la petite boîte


















A terme, nous dirons pour sa défense que Blondie, c'est has been depuis au moins 25 ans. Place à Roussie, donc!




Il n’en fallait pas moins pour profiter dans les meilleures conditions d’un bon gros épisode de Confessions intimes. Oui, on aime enchaîner les comédies niaises et les programmes intellectuellement plus exigeants, lors de nos soirées télé. On est un mollusque ou on ne l’est pas!




Comme à chaque fois, la misère intellectuelle de nos candidats au quart d’heure de célébrité était édifiante. Commençons par le début : Danielle, qui visiblement n’a qu’un seul T-shirt à se mettre sur le dos (organisons un Danielle-thon!), n’est pas du tout contente de la vie menée par sa fille Shanna, gogo danseuse. En même temps, quand on donne un prénom pareil à sa fille… Bon, bref. Au début, je me suis dit que Danielle était une vieille réac’ qui n’assumait pas le fait d’avoir élevé sa fille comme une future lofteuse. Il faut dire que, d’après la voix off, c’est elle qui a poussé sa fille à faire des défilés et du mannequinat dès son plus jeune âge. Rien d’étonnant à ce que, faute de percer, la nénette finisse par se tourner vers les métiers d’exhibition où l’on veut bien d’elle. Mais voila, une très fine analyse est proposée par la Une : Shanna a 25 ans et vit toujours chez sa mère, mais elle PREND SA VIE EN MAIN! A 19 ans, elle a rencontré un kéké qu’elle croyait être l’homme de sa vie et qui lui a fait pondre un môme. Et comme, depuis, leur histoire s’est terminée, elle s’est reprise en main en gagnant sa vie en freelance dans les boîtes et les bars. A ce moment là du sujet, je me dis : yes, go Shanna, prends-toi en main! En plus, Shanna, c’est une Vitaa, si on y réfléchit. Je la soutiens à fond. Danielle hurle, dès que sa fille revient de son shopping chez Pouffashop, des "C’est porno!", "T’as les fesses à l’air alors qu’il fait frais" et autres "C’est dingue, tout ce que t’achètes, c’est cul nu!". Phrase culte en devenir. Puis vient le fou rire assez irrépressible, lorsqu’une copine à peu près aussi vulgaire qu’elle déclare à Shanna qu’elle fait un métier dégradant et de mauvais goût, et qu’elle danse de manière trop provocante. Le poêle se fout du poêlon, je trouve, mais bon. Et peu à peu, je réalise surtout que Shanna entretient une situation parfaitement anormale : 25 ans, un job, mais toujours chez sa mère, baby-sitter pas chère pour son gamin, qu’elle ne prend même pas la peine de prévenir quand elle sort et qu’elle provoque en permanence en lui montrant ses shootings photo pour Pouf Mag…


Il y a un moment dans la vie, Shanna, où il faut: 1) couper le cordon, ou 2) faute de mieux, accepter que les parents chez qui on vit n’ont pas envie de nous mater en train de faire l’amour à un poteau métallique… Shanna ressemble à une ado de 15 ans qui provoquerait sa mère en exhibant sous ses yeux tout ce qui pourrait la gêner. Elle l’emmène même, pour des raisons qui demeurent obscures, à un enterrement de vie de garçon où elle s’effeuille complètement sur les genoux de mecs en rut. Danielle est effondrée, et décidément cette pauvre Shanna est une victime des préjugés. Mais voila, elle a 25 ans, un moutard dont sa mère s’occupe à sa place et une paye qu’elle claque dans des gaines en similicuir et des colorations dignes de Lova Moor. Au bout du compte, j’ai fini par prendre parti pour Danielle, qui se fait quand même légèrement entuber par sa fille sur ce coup. Sept mois plus tard, et grâce à l’intervention providentielle de la psy de l’émission, dont la coloration n’a rien à envier à celle de Shanna (et encore moins à celle de Cacahuète), mère et filles sont complices et se comprennent à nouveau. Danielle prend même la défense de sa fifille lorsque celle-ci se fait traiter de nana vulgaire sur Internet. La famille, c’est vachement beau.




Le deuxième sujet mettait en scène l’homme idéal. Philippe, individu bedonnant bénéficiant d’un fort seyant trou dans l’avant de sa dentition, est l’homme parfait. Il le fait même dire à tout le monde. Chez le coiffeur… euh, pardon, au coiffeur, s’approchant d’une cliente impressionnée par les caméras de l’émission, il lui demande : "Madame, vous me trouvez comment?". Elle, désarçonnée : "Euh…". Lui, pas démonté : "Plutôt sympathique, non?". Elle, aimable: "Euh, oui…". Lui, l'aidant à compléter : "Et marrant, mignon, bien habillé!…". Puis, se tournant vers le coiffeur : "Tu vois, y’a pas que moi qui le dis!". Bah si, mec, justement.


Si Philippe en restait là, ce ne serait pas bien grave, mais il a une bonniche et une gamine d’un an et demi, qu’apparemment il néglige. C’est pour ça que Confessions intimes se devait d’intervenir! En fait, Philippe est juste le roi des beaufs: le soir, il rentre chez lui pour s’enfermer dans une pièce où il joue au DJ, pendant que Bonnicha mange des nouilles devant la télé et que sa mioche essaye de dormir. Voir Philippe et son implantation capillaire défaillante dans une pièce de 12 mètres carrés, avec les spot lights et le micro pour crier "C’est chaud ce soir au Macumba", c’est probablement ce que j’ai vu de plus drôle dans la soirée d’hier soir. [Enfin, mis à part la coloration de Cacahuète qui n’avait finalement pris que sur l’arrière de sa tête…] Pendant ce temps là, Bonnicha pleure beaucoup parce que son kéké de Philippe sort en boîte sans elle, se prend pour un lover et s’intéresse plus à sa voiture qu’à elle. On sent qu’elle n’est pas loin d’ouvrir le gaz, la pauvre. En même temps, comme l’énonce sagement son compagnon clairvoyant, c’est à la femme de rester à la maison pour faire le ménage et s’occuper des moutards. "Quand je rentre, si je crache par terre, j’veux que ça fasse des ricochets". Classe. "Fuiiiiiis, Bonnicha!!!", avons-nous hurlé devant notre écran. Elle a dû nous entendre puisque le reportage nous apprend que, six mois plus tard, elle est partie avec sa gamine sous le bras, et que Philippe est beaucoup plus heureux sans elle : il a vachement plus de temps à consacrer aux femmes qui "sont toutes après [lui]" et à ses activités de DJ. Tout est bien qui finit bien, donc.




Avant de nous pieuter, nous nous sommes quand même attardés devant le troisième sujet : la grognasse maquée mais d’une jalousie maladive. Un grand classique de la maison, donc sans grand intérêt, mais qui avait au moins un argument pour nous retenir : ça se passait à Bordeaux. On peut donc vous affirmer que la prod’ a fait faire à nos tourtereaux des allers-retours pas du tout spontanés dans la rue Sainte Catherine pour mettre en scène leur engueulade en public. Notez que la jeune fille, que nous appellerons Grelucha, considère que si son mec croise dans la rue un individu de sexe féminin à moins de 20 mètres de distance, c’est qu’il la drague. Autant dire que le jeune homme, que nous appellerons Moudugenou, n’a pas souvent la paix lorsqu’il sort de chez lui. Le choix de ce pseudo, Moudugenou, est dû au fait que, par ailleurs, ce garçon se montre (par amour probablement) d’une tolérance assez impressionnante face à sa castratrice dulcinée. Une nouvelle analyse très profonde de la voix off nous apprend que Grelucha a passé la majeure partie de son enfance à errer de foyer en foyer, et que c’est pour ça qu’aujourd’hui, par peur de l’abandon, elle impose sa jalousie infernale à son malheureux amoureux. L’exemple édifiant : le couple reçoit une amie de Grelucha pour la soirée. A peine la demoiselle a-t-elle passé le pas de la porte que Grelucha lui saute dessus pour un contrôle de douane : "Ouvre ton manteau! T’as mis quoi, une jupe? Non, un pantalon…Bon, ok. Un peu décolleté ton top, mais bon, ça va. Tu aguiches pas mon mec, ok, espèce de piège à hommes/chiennasse lubrique!!". La copine est donc super à l’aise, d’autant que, finalement, elle n’est autorisée à enlever son manteau qu’une demi-heure plus tard lorsque, au bord de la syncope, elle demande l’autorisation de ne pas mourir de chaud. Voyant que Moudugenou parle à sa pote, Grelucha, décidément possédée par l’Antéchrist, lui assène un "Tu pourrais me regarder moi, quand tu lui parles à elle ! Moi j’suis ta copine, elle c’est rien". Grelucha entretient bien ses relations amicales, et ne semble pas avoir conscience du fait que, ce faisant, elle crée entre son amoureux et sa copine une connivence qu’ils n’auraient jamais eue autrement. Plus tard, alors qu’elle s’apprête à sortir avec son allumeuse de copine, Grelucha enferme Moudugenou dans l’appartement et prend plein de précautions avant de partir. Elle planque les magazines télé (non, pardon, les "livres") dans la chambre fermée à double tour, afin que son copain ne se masturbe pas sur des photos obscènes de Valérie Damidot. Elle lui bloque son téléphone portable, afin qu’il n’appelle pas les sal*pes en chaleur qui lui courent après (dont elle a de toute façon effacé toute trace dans son répertoire). Moudugenou trouve que "c’est lourd". Perso, j’aurais profité de l’absence de Grelucha pour me barrer et ne jamais revenir, mais bon… Moudugenou est un peu mou du genou.



Heureusement, la psy de l’émission, toujours aussi artificiellement blonde, reçoit les tourtereaux en consultation express à l’hôtel Ib*s de la gare. Après une analyse approfondie du cas de Grelucha, elle prescrit une thérapie de choc : la jouvencelle se rend au jardin public, où elle abandonne en pleurant un ourson en plastique, symbole de son passé douloureux. Abandonner un objet pour conjurer la peur de l’abandon, encore un mystère de la psychothérapie. Mais ça a l’air de marcher, puisque Grelucha tombe en pleurant dans les bras de Moudugenou, qui lui dit qu’il l’aime. C’est beau. J’aurais bien aimé voir ce qu’il advenait : 1) de l’heureux couple, très certainement reparti comme en 40 depuis le tournage de l’émission, et 2) de l’ourson en plastique, probablement becqueté par les cygnes du jardin public…

11 commentaires:

Lilibuzz a dit…

Je tiens a signalé que la couleur de Cacahuète -après quelques méches de dernières minutes- est dorénavant très jolie, naturelle, Nice and Simple, blond doré certes, mais aime bien, aime beaucoup !

C'est pas Vitaa, quoi !

Anonyme a dit…

J'ai fumé la moquette ou le design a changé??

J'aime bien.

Anonyme a dit…

j'aime bien ce post

mod.

Alphonsine a dit…

J'ai bien hâte de voir cette couleur, qui je suis sûre, est très belle! (au pire, ça ira avec la robe de Vinsh pour Happy Day)

Ma mission du we, si je l'accepte, retrouver l'ourson abandonné! Bon, je vais p-e pas l'adopter non plus mais si je le vois, j'vous fais signe, promis!

Anonyme a dit…

là où je me fais méga peur, c'est quand je me dis que sans avoir regardé confessions intimes la dernière fois j'ai vu TOUS les reportages que tu cites, une nuit sur internet à 4h du mat... genre j'en ai enchainé dix d'affilée, et c'est vrai que philippe...

c'est un grand homme. OUI, un grand homme. avec ses trois poils sur le caillou, sa bedaine et son absence de dents... sa femme s'est barrée finalement? bieeeeeeeen!!!

merci pour la petite référence à la vitaa, et pour le lien aussi =) !

Lilibuzz a dit…

@mathilde : merci pour le concept "Vitaa", il nous manquait un mot pour décrire ce style si particulier !

Cacahuète a dit…

Certes tard mais quand même, j'interviens pour dire que je ne suis pas si rousse que ça (si??) et qu'en plus, à trop être blonde, on me confond parfois avec Carrie Bradshaw (oh comment jme la pète!)... Ok, c'est pas vrai, mais moi j'aime bien ! et j'ai beau être sous une verrière avec quelques rayons de soleil en permanence dans ma crinière, personne, je dis bien personne n'a remarqué la différence (ou bien n'a osé me le dire...)!

Anonyme a dit…

Personne ne touche à Kristin Scott-Thomas.
Elle est à moi.
C'est ma chose.

Je la teint en Vitaa si je veux, OK ?

Anonyme a dit…

Il fallait lire "je la teins", bien entendu...

Vincent a dit…

J'avais rectifié... Non, en fait, je n'avais même pas relevé! Mais j'apprécie ce sens consciencieux de la grammaire! :)

Lux a dit…

Ah Shanna... toute une histoire! Mais le mieux c'était le couple corse, avec le macho qui pense qu'il est le plus beau du monde xD