La publicité a un univers visuel mystérieux. Ses logiques peuvent nous échapper quand on essaie de nous vendre une bagnole avec de petits personnages moches en mousse qui ne diffusent aucune idée ni sympathie, ou au contraire sembler trop transparentes pour être réelles quand une nana en string et wonderbra entre en scène. L'idée est là, mais on n'en comprend pas bien le rapport, ni l'intérêt. Ah oui, c'est vrai: faire vendre. On n'est pas dans l'art (enfin, pas tout à fait). Il y a des contraintes commerciales, qui galvanisent l'artiste s'il sait en jouer et le dénaturent, peut-être, un peu. C'est un peu ce qui m'arrive avec la toute nouvelle campagne de pub de Coca Light. Bon, ce n'est pas encore le scandale de l'année, je ne dirai pas que Olivia Ruiz est une connasse ou une vendue, ni même que je trouve ça dégueu'. Non, je ne dirai pas ça, parce que je ne le pense pas vraiment. Cependant, je ne peux le nier, je trouve ce rapprochement stratégique un peu paradoxal. D'abord, Coca-Cola a une image urbaine et djeunz, pas grand'chose à voir avec une égérie de la nouvelle scène. On s'attendrait plutôt à voir M. Pokora ou Tony Parker pour faire mouiller la pucelle de 15 ans a priori visée. Mais voila, ce n'est peut-être pas elle, la cible, finalement. Quant à Olivia, c'est étrange de la voir promouvoir du Coca Light quand son album est centré sur l'idée de femme chocolat, et sa carrière sur celle d'une artiste rebelle et sans concession qui a renié le système Star ac' et les erreurs pop-variétoche pour aller débaucher Juliette. En même temps, le fait d'avoir réussi à contaminer tout le monde avec ses ritournelles (y compris NRJ) la pose en artiste grand public. Alors pourquoi pas?
Coca se donne par ce deal une image un peu moins commerciale et plus proche des vraies gens et du vrai talent, et donne aux 19-30 ans l'occasion de se reconnaître dans le produit tout en continuant à cracher sur M. Pokora et les ados boutonneux (conflit d'identités évité pour le consommateur), tandis qu'Olivia Ruiz montre qu'elle est devenue une grande fille et que, bon, c'est pas qu'elle s'en fout de la scène underground, mais elle a quand même choisi d'être chanteuse pour vendre des disques. Pas de honte à ça, au bout du compte. Juste l'impression bizarre que le succès change tout, et que, de notre côté, on ne lui pardonne pas grand'chose.
2 commentaires:
Honte à moi, je n'avais pas reconnu Olivia Ruiz sur ces pubs ! Et pourtant, il y en a une sur mon chemin tram-maison, ce qui me fait passer au moins deux à trois fois devant.
Pour ma défense, le panneau se trouve de l'autre côté du cours ... mais quand même !
Ce qui me rassure, c'est que je ne trouvais pas trop l'intérêt de voir cette gourdasse, pas si mince que ça, taper dans une bouteille en rigolant.
Maintenant, je sais, le seul avantage c'est le rapprochement marketing des marques Coca-Ruiz !
Merci, vinsh, je me couche moins conne ce soir !
De rieng. Ravi d'avoir contribué à ta culture, j'ai peut-être sauvé ton oral (ce serait triste, mais bon). Hihi.
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