30.4.08

L'ascenseur est la clé de voûte du capitalisme

Aujourd’hui, parlons peu mais parlons bien : parlons capitalisme, croissance, boulot et motivation. En dépit de nos 35 heures de feignasses, il paraît que la France a la productivité horaire la plus élevée du monde. Comment donc, alors, plomber la productivité d’une boîte où les gens sont jeunes, sexy, motivés, et dans certains cas stagiaires. Bon, la meilleure solution, à mon sens, ce serait de payer les stagiaires comme des salariés. Là, ça plomberait bien la boîte, rapport que la productivité d’un stagiaire présent depuis une semaine rapportée à sa productivité, bah c’est bof, et à intégrer ça dans la compta, en gros, ça te conclusionne que la boîte a une productivité de merde en comparaison à ce qu’elle dépense… J’ai bon ?

Mouais, je sens que j’ai perdu les deux lecteurs du fond, là. Mais en fait, si je vous parle productivité, c’est plutôt pour faire allusion à ma passionnante vie qu’à ma paie minable. En effet, ce matin, horreur, malheur, je me pointe au boulot avec le quart d’heure de retard requis, sifflotant gaiement dans la rue. Me pointant à la porte, je sonne pour qu’on m’ouvre, attendant une réaction prompte de l’autre côté du battant. C’est alors que, fort surpris, je constate qu’on ne me répond pas. Je suis coincé dehors, dans les courants d’air, et ma fragile gorge n’est même pas protégée par une divine écharpe… Faites quelque chose !! Bon, en fait, personne ne me répondait parce qu’il n’y avait personne à l’accueil ; et pour cause : à l’intérieur, c’était crise, cris et larmes ! Panique au rez-de-chaussée : l’ascenseur était en panne… Et ça, ça te plombe la productivité de toute la boîte, je te promets.

Plomb n°1 :
En rampant péniblement dans les escaliers jusqu’au cinquième étage, musclant ainsi mon poétique postérieur, je pariais intérieurement : « Sûr qu’il n’y aura personne là-haut ». Bah tiens, ça n’a pas loupé : personne au cinquième. Découragés, les loulous sont passés directement par la case pause café au rez-de-chaussée, dans l’espoir (vain) que la panne ne durerait que cinq minutes. Donc, déjà, premier quart d’heure de productivité perdu.

Plomb n°2 :
Un quart d’heure plus tard, les premiers courageux arrivent au cinquième, la langue pendante sur le sol. L’exercice fessier, c’est pas leur truc. Mal aux pieds, essoufflés, traumatisés… et privés de café pour une durée indéterminée, à moins qu’ils ne veuillent refaire l’aller-retour des cinq étages. Productivité de la matinée = foutue.

Alors lorsqu’à 11h, nous apprîmes que l’ascenseur fonctionnait à nouveau, l’explosion d’allégresse ne se fit pas attendre : joie, bonheur (un doigt dans ta sœur), et évidemment pause café/clope direct. Donc, Plomb n°3 : la productivité na guère été relancée par cet heureux dénouement : vite un cafééééééééé!!! C’est quand même beau, le monde du travail. M’est avis que les sollicitations répétées dont l’ascenseur fait l’objet depuis devraient le fatiguer un peu plus… Je vais prendre l’escalier pour aller manger, moi, j’veux pas mourir de faim coincé dans une cage de 2m2…

PS : je précise à titre informatif que le vilain capitalisme, dans sa grande mansuétude, m’a accordé mon pont du 1er mai, donc dès ce soir je me casse à Deauville, pour me la péter sous la pluie normande au milieu de la bourgeoisie parisienne en week-end. Alors salut les prolétaires, à lundi!

PPS : Je sais que ça fait un peu skyblog/spéciale kassdédi sur F*n Radio, mais j’adresse une petite pensée à Petite Marie, qui nous quitte aujourd’hui pour aller sauver le tiers-monde dans une ravissante station balnéaire, capitale du pays de Mika et de K-Maro (bonjour le niveau). Essaye de revenir entière!

5 commentaires:

Journal pas intime d'une Pequena Mierda a dit…

Même pas peur: j'habite au 5ème, et j'aime ça. Et jusqu'au 6ème, j'évite les ascenseurs. Voilà comment on fait pour garder un cul décent quand on a 31 ans ;-)
Bon alors, tu survis à ton immersion parisienne?

Lilibuzz a dit…

ils sont tellement à fond dans ta boite, qu'ils m'ont envoyé un mail pour requérir ma présence le 5 mai prochain ... sauf qu'entre temps, ils ont "oublié" de me dire qu'ils m'acceptaient en stage ... ;)
le manque de café explique sans doute cela !

@PM : à partir de 3étages, j'aime bien l'ascenseur ... voilà comment on vit quand on est fumeur dépendante ! ;)

Alphonsine a dit…

trop dur la vie dans la comm', dis-moi! ;-)

Journal pas intime d'une Pequena Mierda a dit…

@ Lilibuzz: ah moi, je ne suis que fumeuse mondaine, mais quand même parfois je les sens mes clopes occasionnelles quand j'arrive au 4ème. Mais bon, mes escaliers sont mon seul sport alors ça va ;-)

Anonyme a dit…

Merci beaucoup pour la rédaction du présent, il a été unbelieveably instructif et m'a dit d'une tonne